Oyé oyé, nouveau site Planète.D !
Cela fait un bail, comme dirait Nathalie, qu’on l’attendait.
Merci à Philippe Guelpa-Bonaro et Cédric Bidet pour leur travail bénévole au service de notre vitrine.
Il y a tout dessus, mais en version beau, et j’y ai recopié toutes les DNews depuis 2005 et nos débuts, et je tiens à vous dire en totale immodestie que je me suis marré comme la Manche à les relire (même si parfois je m’inquiète un peu moi-même…). L’adresse n’a pas changé :
Pour fêter le nouveau site (et me débarrasser de cartons encombrants) je propose nos livres sur l’Islande à moitié prix jusqu’à la fin de l’année : https://www.planeted.eu/livres/
Le récit 10 € au lieu de 20 € ; le beau livre 10 € au lieu de 24 €. Parfaitement.
Jetez-vous dessus, vous sauverez peut-être le troisième âge de notre habitat groupé (en effet mes cartons sont dangereusement en équilibre au-dessus de l’escalier de la petite grange et si nos 36 printemps nous offre une santé alerte, on ne peut en dire autant des doyens qui risquent quotidiennement leur vertèbres cervicales sous l’épée de Damoclès de ma prose. Si ça c’est pas un argument de vente…)
Bon on vient de le lancer, donc si vous repérez des coquilles faites-le moi savoir, merci !
Maire d’alors
“Bonjour, je suis le maire, vidéaste moi-même, passionné, je tourne avec une Ziklon-B44 mais je possède également un Apparatuschik 508 avec une griffe, vous tournez avec quoi ? vous montez sous Final Cut Pro vous aussi ? Oui… moi-même j’ai tout appris seul, c’est inné, un don… Je fais le montage bien sûr, et la musique, je compose j’enregistre, d’ailleurs je pourrai faire la musique du film, j’ai mon propre studio, je viens de m’équiper d’une Yamaha XZ6…”
L’arrogante logorrhée accapare la petite salle de réunion, le jeune réalisateur s’assoit en souriant, guère à l’aise, le reste de l’assistance semble coutumier du phénomène mais cache mal son embarras.
On s’éloigne du sujet mais le Tartuffe municipal a conquis le devant de scène. Il ne le lâchera pas. On sent le vice de l’habitude.
Le jeune réalisateur se demande comment diable se dépêtrer d’un croquant de pareille calibre.
Que faire d’un client qui veut apporter sa pierre à l’édifice qu’il achète mais n’y connaît guère ?
Que faire de la pierre quand l’édifice en question est tout de bambous bariolés ?
Que dire à l’énergumène confiant dans sa propre valeur quand s’avère le décalage entre les qualités qu’il se prête et la réalité de son office ?
“… ça me rappelle une fois, alors que j’étais monté sur le Tanneverge pour filmer des chamois, c’est pas facile de filmer les chamois, vous filmez les chamois ? moi j’y arrive, j’avais le trépied sur l’épaule et…
– Pardonnez-moi, vous réglez votre caméra de quelle façon ? C’est que je film avec des filtres un peu particulier et pour éviter des soucis à l’étalonnage, si vous faites des images complémentaires il faudrait pouvoir régler votre caméra sur un profil plat au plus proche du mien.
– Euh…”
(silence)
(silence inconfortable)
(silence inconfortable qui se prolonge)
Mince, il a buggé, le bougre.
Longue story short, voilà notre réalisateur coupable de crime de lèse-majesté : l’offre musicale a été laissée sans suite (je croyais faire preuve de tact), les images tournées ont été ignorées (je croyais faire preuve de raison), moralité, quand le verdict tombe, une vérité simple se rappelle aux oreilles du jeune et impudent réalisateur… il est périlleux de rappeler sa petitesse à un grand homme.
“Le maire n’aime pas le film, pas du tout, il n’aime pas du tout la musique, il veut bloquer la diffusion du film”
Bah maire d’alors.
Gardons espoir ceci dit, une mauvaise pub en vaut bien souvent une bonne et sans doute que l’anecdote, romancée mais véridique, vous donnera envie de voir le film…
Ce qui est réconfortant, c’est qu’à côté de la réaction du maire, le Dauphiné Libéré local a lui salué le caractère brouillon et applaudit la narration perturbante du film.
Le “journaliste” du Dauphiné Libéré – qui comme toujours dans notre expérience personnelle se présente par un “Je suis le Dauphiné Libéré” sonore, annonce qu’il ne va pas rester, demande combien de personnes vont venir à la projection et si ce sera un succès, puis fait une photo loupée – a donc pour une fois pris la peine, ultérieurement, de regarder le film intégralement. C’est réconfortant, tout n’est pas perdu pour le Dauphiné Libéré – demain, peut-être ? critique de cinéma ?
On va pas se laisser abattre !
Oui, l’incident m’a occasionné un petit coup de blues : pourquoi mon travail n’a-t-il pas plus de reconnaissance ? que fais-je de travers qui puisse expliquer que Planète.D ne décolle pas vraiment ? je suis heureux de gagner un gros smic et de faire ce métier, vraiment je l’aime ce métier, et j’espère que vous aimez que je le fasse, mon plus grand plaisir est de vous asseoir devant un film et de vous faire passer un bon moment, mais je voudrais parfois moins batailler pour ça. Mais donc je disais, on va pas se laisser abattre, maire d’alors ou pas :
Opération prospection : j’offre le lot complet de la marchandise Planète.D à toute personne qui me décroche une projection-débat dans sa région. Si il y a plusieurs projections-débats, j’offre un massage. Non, je ne me prostitue pas, je délègue. Trop occupé ces dernières deux années, j’ai délaissé la vente de mes films pour en faire plein et ça ne fonctionne pas assez bien pour se le permettre. C’est une phrase compliqué, écrivez-moi si vous avez besoin que je vous l’explique.
Philosophie de bas étage
Je cogite sur l’étiquette d’aventurier qu’on me donne ; je ne suis pas Mike Horn, je ne suis pas reporter de guerre, je ne la mérite pas cette étiquette, même si elle me flatte. Oui, certes, j’ai un regard, une approche de la vie, celle de tous les jours, quelle autre ? une approche, disais-je, apte à la muter, la vie quotidienne, en aventure quotidienne. Des choix, une vision : la simplicité mais pas la facilité – nuance… Une direction, une certaine consommation aussi, même si le chemin reste long. Mais en matière de voyage, ne dit-on pas toujours que le chemin importe, pas la destination ? Alors restons vigilant et ne nous laissons pas tourner la tête par des étiquettes.
Sinon, j’ai dans mes tiroirs…
un recueil de nouvelles et un roman… et je peine à les en sortir : pas d’éditeur en vue, peu de motivation et encore moins de temps pour les retravailler, les rendre véritablement présentables. Mais quelle envie ! envie d’écrire, de refaire le monde, façonner le réel, par les mots, car c’est quoi, finalement, le bonheur d’écrire ? si ce n’est pas refaire le monde.
Et voilà que se termine cette DNews self-psychanalitique et j’espère que mes lecteurs me pardonnerons mes digressions nombrilistes.
Je vous embrasse bien où que vous soyez et qui que vous soyez.
Pour remonter le niveau d’allégresse, voilà une blague zoophile : c’est un homme qui rentre dans un bar.
Damien
Initialement publié le / Originally posted on 20 octobre 2014 @ 5:01 pm
Il ne devrait pas y avoir de lien, d’ailleurs il n’y en a pas et cette DNews un eu au vitriole n’est pas une vengeance déplacée, mais il faudra noter tout de même que la mairie de Samoëns devait me payer au 31 juillet 2014 pour la réalisation d’un unique film livrable au 31 décembre.
J’ai livré le film en plusieurs versions ainsi que des vidéos supplémentaires fin août, soit 4 mois en avance ; en revanche à ce jour – 3 mois après – je n’ai pas été payé et après de laborieux efforts pour contacter la mairie il s’avère que celle-ci n’a jamais communiqué l’ordre de virement au trésor public.
Sans commentaire…
(mais du coup lâchons nous un peu sur les élus bordel !)