Retour de l’arctique. J’ai sans nul doute été pendant 15 jours l’unique crudivore (à part les ours) végétalien (à part les rennes) à Svalbard.
Dans l’unique supermarché de l’unique ville, une demi-douzaine de fruits exotiques et légumes surprenants, tous cueillis trop verts, à des années lumières de la maturité, sans saveur ni nutriments, se battent pour un étal miniature parmi des rayons gigantesques de produits industriels transformés, de viande et de poisson, de sauces et de snacks. On a tenté, pourtant : les pommes sont potables mais les carottes déjà moisies avant de mûrir.Je confesse que devant tant de misère j’ai passé les deux derniers jours – après l’expédition et avant le retour en avion – à me consoler au restaurant avec la joyeuse bande de Riding Over 73.
Bref.
N’épiloguons pas, le propos n’est nullement de juger la petite hérésie qui mène un gouvernement à entretenir une colonie humaine dans un lieu impropre à la vie des personnes, pour des bénéfices économiques à court terme qu’engloutit allègrement la facture écologique “à venir”. Qui suis-je pour savoir de quoi je parle ? Non, je me contenterai d’un demi-bilan sur ma consommation alimentaire personnelle.
Car j’ai emmené là-haut mes rations restantes de l’expédition en Laponie. Agrémentées de saucisses végétales, qui ne sont probablement d’aucun intérêt nutritif, mais qui permette de se réjouir de manger encore la même souplette après 10 jours – je reste faible et gourmand…
Demi-bilan, car si je constate encore – comme en Laponie – que mes rations sont très nourrissantes (et qu’en gros, j’ai emmené, sur une base de 1 kilo de nourriture déshydratée par jour, à peu près deux fois trop de ravitaillement…) dans le même temps cette expédition n’était pas exigeante. Oui, le froid constant, mais très peu de tractage, une ascension facile, de la promenade. Certes, une promenade arctique de plusieurs jours, cela reste un effort contraignant sur l’organisme, mais nous étions loin de la course avec Nathalie Courtet. Donc je n’ai toujours pas testé mes concoctions végétales crues de baroudeur en conditions exigeantes, mais à défaut, je continue de les tester un peu en conditions “extrêmes” du point de vue météo. Et je maintiens les propos tenus au retour de Suède l’an passé : j’arrive à bricoler des rations complètes (plats salés, plats sucrés) agréables, nutritives au possible, facile à réhydrater, à transporter et à conserver. Mes sachets – de simples sacs de congélation – attendaient sagement à la cave et n’avaient pas bougé depuis un an !
Affaire à suivre : d’autres projets viendront qui permettront de mettre l’alimentation vivante toujours plus à l’épreuve du feu – ah ah…
Bonne vie,
Damien
Initialement publié le / Originally posted on 19 mai 2015 @ 7:09 pm