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Changer le monde par l’assiette

Je reproduis ici un article publié par Bastien Breton du groupe Transition 2030. Car comme le disait l’agro-économe Jacques Caplat dans mon film ¡Tuani!, “La question de ne pas manger de viande DOIT se poser (lorsqu’on veut agir sur son empreinte environnementale).”

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Dans cette publication nous allons voir quelle quantité d’émission de GES est liée à votre alimentation et comment la réduire simplement en identifiant les aliments les moins émetteurs qu’ils soient animaux ou végétaux.

L’alimentation représente une part importante de l’empreinte carbone d’un Français, dont la moitié est associée aux importations. C’est le secteur où chaque individu a le plus de pouvoir pour réduire ses émissions. En effet nous verrons que l’on peut facilement diviser par 5 l’impact de notre alimentation.

D’après les données de l’ADEME il existe une grande disparité d’émission de CO2 entre les différents types de repas. Les aliments d’origine animale y sont en grande partie responsables.

En terme de CO2 éq/repas :

  • Un repas classique avec bœuf émet 6,29 kg.
  • Un repas classique avec poulet émet 1,35 kg.
  • Un repas végétarien émet 0,51 kg.

Ces chiffres ont été repris dans le rapport « Chiffres clés du climat – France, Europe et Monde – Édition 2020 » du MTES. Mais inutile de les retenir, ce qu’il faut comprendre là c’est la différence gigantesque entre une alimentation végétale et animale et entre une alimentation animale rouge et blanche.

La première solution serait alors de limiter sa consommation de produits animaux, en particulier de viande.

Elle représente une petite part dans l’assiette d’un Français, mais c’est 3/4 de la surface nécessaire pour l’alimentation de ce Français. En postulant que la viande n’est pas nécessaire dans l’alimentation, on en conclut que cette production a un impact environnemental considérable. Diminuer sa consommation de viande serait ainsi un grand pas vers la durabilité. Les terres arables destinées à l’élevage pourraient servir à la consommation humaine et ainsi développer un système agricole plus résilient et indépendant de l’importation en France. Les terres non arables pourraient servir à agrandir ou créer des espaces naturels et ainsi profiter à la biodiversité. Nous verrons que l’élevage laitier est bien plus intéressant en termes d’apports nutritionnels pour la quantité de GES émise. Les terres non arables et naturelles destinées au bétail seraient idéalement dédiées à ce type d’élevage.

L’étude de Bionutrinet analyse les émissions de GES liées au type de consommation. Il y a 5 groupes d’individus évalués en fonction de leurs émissions, les premiers émettant le moins et les derniers le plus. A noter que les calories consommées par les individus sont différentes, le premier groupe a une consommation calorique moyenne plus faible (Q1: 1580 kcal/j vs Q5: 2647 kcal/j).

On remarque alors que les émissions attribuées aux produits végétaux évoluent peu entre chaque groupe. C’est plutôt la consommation de produits animaux qui fait une différence majeure entre ces groupes, avec en première place la viande rouge suivie par les autres viandes.

Cela ne fait plus aucun doute : diminuer drastiquement (ou supprimer) sa consommation de viande est indispensable pour réduire significativement son impact.

Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Arrêter le poulet ou arrêter le bœuf n’a pas le même impact. Il est donc insuffisant d’une part de mettre globalement tous les types de produits animaux dans le même sac et d’autre part d’assimiler tout produit végétal comme peu émetteur.

Regardons les émissions de chaque aliment pour savoir quoi consommer précisément : à partir des donnée de FoodGES de l’ADEME j’ai créé un graphique mélangeant produits carnés (rouge), végétariens (rose) et végétaliens (vert).

Les viandes rouges et notamment bovines sont sans surprise les plus émettrices et de très loin. Les limiter aura alors un impact significatif. Mais il apparaît qu’un aliment végétal transporté par avion aurait un impact similaire à une viande rouge. Afin de limiter l’impact des viandes il faut adapter son régime. Les viandes blanche constituent une alternative carnée aux viande rouges. Les produits laitiers et ovo-produits sont une alternative végétarienne. Et enfin les protéines végétales seraient la meilleure option à condition qu’elles ne prennent pas l’avion. Les protéines issues du soja émettent 88 fois moins de GES, consomment 16 fois moins de surface agricole et 16 fois moins d’énergie que celles provenant de la viande bovine.

Conclusion : Afin de diminuer drastiquement l’impact de son alimentation il faudrait adopter un régime pauvre en viande, végétarien ou au mieux végétalien. La Base Carbone® évalue à 136 kg CO2e/personne par mois l’impact d’un régime classique contre 85,7 pour un régime flexitarien. Pour ceux qui ne veulent pas se séparer de viande adopter ce régime est très simple, et la baisse d’émission est conséquente. Le GIEC identifie plusieurs régimes qui peuvent diminuer drastiquement les émissions associées à l’alimentation avec en première place le régime vegan puis végétarien suivi de flexitarien etc.

Je vous laisse regarder celui qui vous convient le mieux.
Personnellement je suis végétarien et j’encourage tous ceux qui veulent limiter leur impact à faire de même, c’est beaucoup plus facile que ce que ça en a l’air et c’est bien meilleur pour l’environnement, le corps et l’éthique. Agissez pour la durabilité en contrôlant votre alimentation.

Sources

https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/documentation-gene/index/page/Repas

https://ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/defis-environnementaux/changement-climatique/empreinte-carbone/article/l-empreinte-carbone-de-la-france

https://www.eco2initiative.com/post/2016/05/26/en-connaissant-le-contenu-de-notre-assiette-nous-pouvons-bâtir-un-monde-meilleur-1

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/alimentation_et_environnement_2020.pdf

https://bionutrinet.etude-nutrinet-sante.fr/sites/default/files/L%20Seconda%20-%20régimes%20GES%20-%20JFN%202017%20Poster.pdf

https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/actualite/actualite/detail/id/23

https://solagro.org/images/imagesCK/files/publications/f85_le-revers-de-notre-assiette-web.pdf

https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/4/2020/02/SRCCL-Chapter-5.pdf

Initialement publié le / Originally posted on 22 septembre 2020 @ 6:50 am

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