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D.News 24 – Namasté

Katmandu, capitale du Népal.

Durbar Square, au milieu des temples, des Yogis, des vendeurs de fruits et des femmes en saris.

 

Ca veut dire quoi Namasté ?

D.1 : Littéralement, « meilleurs vœux ». C’est comme le Tashidelek tibétain : la formule consacrée pour se dire bonjour.

 

Et on peut vous souhaiter quoi de plus alors ?

D.2 : Dans l’immédiat, pas grand-chose ! Etre ici, au Népal, parmi les Népalais et Népalaises, c’est le bonheur.

D.1 : On se régale. Ca fait un bien, l’ambiance qu’il y a ici – ça respire la joie de vivre, la fraternité, la bonne humeur.

 

« 2 mois de plateaux désertiques, 3 mois au total « en Chine » – les villes jumelles et glauques, les gens mal aimables, froids et secs comme les montagnes les plus hautes du monde. Et d’un seul coup, la frontière avec le Népal, le chaos, la foule grouillante, les saris et les foulards aux couleurs chamarrées les odeurs entêtantes de nourriture les cris les klaxons trop d’informations d’un coup et les gens ! Sang et cendres ces Népalais et Népalaises sont-ils, sont-elles beaux ! Mais beaux…

Les traits fins et généreux à la fois, appétissants ; le sourire permanent ; les yeux profonds et luisants de joie de vivre ; les mains aux longs doigts ; l’air digne malgré la pauvreté comme une gifle, partout, et les déchets et la saleté. Je suis redescendu du Toit du Monde en 3 jours, et tombé amoureux des Népalais en 3 minutes.

[…]

Le Népal semble être l’antithèse du Tibet, et dans le même temps son frère logique. Au revoir les no man’s land à plus de 4000, les pics pris dans la glace, la platitude d’altitude. Bonjour les crevasses envahies de végétation luxuriante, les rivières délurées, les bestioles volantes et rampantes. Le Népal est la transition verticale entre les 2 mondes plats que sont le Tibet, en haut, et l’Inde, en bas. Et ses habitants tiennent un peu des 2 : beaux et mats comme leur voisins du dessous, agiles, sveltes et charismatiques comme leurs frères du dessus. Ils ont tout pour plaire.

[…]

Splendide. Je suis sous le charme. Malgré le bazar, la saleté, la foule – autant d’éléments que l’Occidental que je suis abhorre mais que le voyageur que je tâche de devenir ignore pour aller dégoter derrière la richesse du peuple qui l’accueille.

[…]

En fait tout le monde est beau ici ! »

D.2

 

D.2 : Pour parler crûment, on en arrive à naturellement faire abstraction de l’état déplorable de la ville tellement les gens sont beaux et heureux, accueillants et gentils.

 

Tu fais allusion à quoi exactement ?

D.2 : Kathmandu c’est un peu « trash », comme dirait mon frère. Une bourgade somme toute modeste en taille, ultra peuplée, les fondations dans un lit d’ordures. Des ordures partout ; des rues de terre complètement cabossées ; la pollution atmosphérique – une vraie claque tellement ça te prend à la gorge, mêlée qu’elle est à l’odeur de pourriture des déchets ; un bruit incessant ; les animaux qui grouillent autant que les humains dans cette espèce de décharge à ciel ouvert dont émergent les bâtiments. En clair, c’est moche, ça pue, c’est le bordel et ça fait mal aux oreilles. Mais quand t’es là, tu regardes les gens et tout ça tu oublies. Tu t’en fous !

D.1 : Les Népalaises… les pieds dans la merde, en sandales légères, drapées dans leurs saris flamboyants, elles ont l’air de véritables reines. Elles éclipsent la saleté et la poussière dans laquelle elles évoluent tellement elles sont belles et dignes. Un mirage.

 

Wouaaa… ça fait envie dites-moi ! Enfin la partie sur les Népalaises…

D.2 : Les visages ici, à tous âges et des 2 sexes, sont des œuvres d’art. Je me promène en ville, appareil photo en main, déterminé à faire de bons clichés, et chaque fois c’est pareil – les Népalais sont si beaux et charismatiques que soit j’en suis tout intimidé et je n’ose plus brandir mon objectif, soit je reste fasciné par leur allure et j’en oublie de photographier. Mais j’ai la tête remplie des portraits les plus saisissants réalisés depuis un an et demi !

D.1 : Ouais et il en a quand même quelques uns dans la boîte, faut pas trop l’écouter hein ? – il vit avec un objectif dans la tête mais la main est jamais loin du déclencheur non plus…

 

Vous logez dans le centre même ?

D.2 : Nanan. On habite à Kalanki, c’est un quartier périphérique au sud-ouest, le carrefour des routes du nord, de l’ouest – Pokara et la chaîne des Annapurna – et des artères venant de la ville. A Kalanki, tu peux grimper une volée de marche pour aller te poser dans un restaurant qui sert des hamburgers végétariens pour 10 roupies (10 centimes d’euro) et de là haut tu peux observer le ballet incessant de centaines de camions, bus, voitures, motos et piétons, emmêlés dans un chaos inextricable, en plein marché de rue ; la populace achète et vend des fruits, des pâtisseries, des fringues, des appels téléphoniques, des pèses personne, des poêles à frire, des oiseaux ou des poissons ou des vaches – Tout ce dont tu as besoin au quotidien, en somme, hein ?

D.1 : L’ambiance est hallucinante. Les avenues, bien que surchargées de trafic, ont l’air moins large que les véhicules; de toutes manières ça roule à 3 de front – les bahuts sont trop kitch, avec leur cabines peintes à la main et ornées de slogans en anglais comme « live long – drive slow », « no girlfriend, no tension », « I see you », « please horn », « love me » ou « God save me » (celui-là on sait pas si le corollaire c’est pas « I don’t have brakes »).

D.2 : Ils envahissent le trottoir – enfin le trottoir… la bande de terre bosselée où squattent les vendeurs de pommes avec leurs bicyclettes chinoises. L’air sent les ordures en décomposition, la pollution, et la bouffe, qui heureusement prend le dessus. Les gens sont contents, épanouis.

D.1 : On est hébergé par la famille adorable de Yuhanna, des membres de Hospitality Club qui nous ont accueillis chez eux dans un quartier neuf et calme – un miracle ici – en haut d’une colline. On a notre propre chambre avec vue sur la ville et une chaîne de montagnes à plus de 7000 mètres qui surveille ce joyeux chaos. On s’éclate avec Yuhanna (ou John), l’un des fils, un jeune garçon merveilleux – drôle, super intelligent et responsable, artiste et bon vivant. Un amour de « frère népalais » car comme il nous répète sans cesse c’est notre « famille loin de chez nous » ici. Encore une leçon d’humanité pour les 2 Ds.

 

Et vous vous déplacez en tandem dans ce capharnaüm ?

D.1 : Non, tu sais le tandem on a les fesses dessus tout le temps donc quand on est posé en général on le met de côté pour un temps.

D.2 : On prend le bus !

D.1 : Et rien que ça c’est une expérience…

D.2 : Prendre le bus… “Rien d’exceptionnel” tu vas penser – jusqu’à ce que tu vois les bus népalais.

D.1 : Si il y a, disons… 24 sièges dans le véhicule, tu peux recompter, il y a 50 personnes dans, sur et autour du bus.

D.2 : Les bus sont enveloppés de passagers – tu penserais que s’asseoir dans le bus c’est suffisant, bah non. Quand chaque siège accueille 3 paires de fesses et que l’allée centrale en compte 16, les Népalais commencent à envahir la galerie – ils s’entassent sur le toit par douzaines, parmi les motos, les chèvres (vivantes, mortes ou pas encore…) et des sacs de céréales, ces derniers étant les seuls éléments fournissant une assise tolérable (encore que, si mes yeux ne m’ont pas trompé, les chèvres fassent l’affaire – les pauvres).

D.1 : Une fois la galerie remplie, les candidats au transport s’accrochent le long des flancs et derrière le bus. Le pare-brise est exempté, ceci dit – Ah! Mais pourquoi le chauffeur passe pas la tête par sa fenêtre, hein ? Pourquoi ?

 

Euh… pourquoi ?

D.2 : Pasque à sa fenêtre il y a déjà quelqu’un d’accroché. Ou quelques uns.

D.1 : Peut-être ils tiennent la porte fermée ceci dit – on sait jamais.

D.2 : A la fin tu vois plus le bus sous les grappes de gens. Et ça marche comme ça que tu prennes le mini bus en ville ou le car longue distance pour Pokhara…

D.1 : Tous les jours on fait le trajet pour le centre, et bon plus d’une fois on faisait partie de la cargaison « extérieure »…

D.2 : Juste après manger, ça détonne.

 

Manger !

D.2 : Ouais !

 

Alors la bouffe népalaise ?

D.2 : Très saine – beaucoup de légumes mijotés ou en fritures, des soupes, des fruits, et des variétés de pain sous forme de galettes. Bon ça revient un peu toujours au même… riz, curry de légumes et bouillon de pois.

D.1 : On s’habitue doucement. Oui elle est bonne mais oui elle est épicée ! Même si quand tu demandes au serveur : « Il est épicé ce plat ? » et qu’il te répond : « non, non », tout est relatif. Eux ils sentent rien, nous ça nous démonte la bouche.

D.2 : Et la façon de manger, c’est fascinant à voir et amusant à pratiquer. Mais plutôt que d’en parler, on vous en a fait une vidéo !

D.1 : En tout cas, ça ressemble pour beaucoup à la bouffe indienne, enfin de ce qu’on en connaît. Chapati, tandorii, masala, curry… Bref les ingrédients et les épices sont les mêmes. Et toujours du riz. Que ferait-on sans le riz ?

D.2 : Ici aussi la traduction littérale de « manger » c’est « manger le riz ».

 

Et maintenant – le ventre plein et la bouche en feu ?

D.1 : On file dans quelques jours à Chitwan, un village au sud-ouest, vers la frontière indienne, où on va faire du volontariat un petit mois.

D.2 : A plus !

 

 

 

 

Messages à caractère informatif

  • Photos de Kathmandu : http://planete.d.photos.free.fr/015-Nepal/02-Kathmandu/index_full.html
  • Vidéo de Kathmandu : http://planete.d.videos.free.fr/015-Nepal/index_full.html
  • A propos des D.News version radio, le mieux est de laisser Manu, notre animateur FM préféré, vous expliquer le bazar : « Je suis de St Etienne et j’habite en Ardèche… et j’ai rencontré les 2 D en août 2006 en Bolivie alors qu’ils avaient un peu faim et froid – mais leur projet était super intéressant et leur façon humaniste et pleine d’humour de le faire partager vraiment communicative. Ca m’a donc donné l’idée d’intégrer le récit de ce tour du monde dans une émission que j’anime sur une radio associative de Montélimar, radio M. Cette émission, c’est Mexicali, le principe c’est de la musique, entrecoupée d’histoires courtes, de nouvelles, et de récits de voyage. Pour l’écouter, ça se passe comme ça : aller sur http://www.radio-m.fr/ et se laisser guider pour l’écouter sur votre ordinateur… L’émission dure une heure, et c’est diffusé le jeudi à 20h, le dimanche à 23h et le mercredi à 15h… » – Manu « Toyota ».
  • Désormais, ces mêmes D.News format audio – MP3 160 Kb/s – seront mises en lignes également sur Planète.D rubrique Musique / D.News. A bon entendeur…

 

 

D.Chiffres

1 € = 89 roupies

60 roupies = un déjeuner complet népalais – riz, curry de légumes, soupe de pois, épinards sautés, yaourt, le tout à volonté

9 roupies = un trajet en transports collectifs dans Kathmandu (quelque soit la distance)

600 roupies = 2 Ds et un tandem dans un mini bus pour un trajet de 150 Km à travers les montagnes… 4 heures de route

99% = la proportion des Népalais/Népalaises qui sont hyper charmeurs/charmeuses…

25 € = le visa népalais pour 2 mois, obtenu en 10 minutes, sans pré requis, à la frontière

35 € = le visa indien pour 6 mois, obtenu en… 5 jours, après en tout 3h30 + 5h30 + 1h soit 10 heures d’attente pure… (motivé motivé…)

 

 

Morceaux Choisis

 

« Notre maison vous est ouverte. Restez aussi longtemps que vous le souhaitez. C’est votre foyer loin de chez vous. »

– John, notre hôte Népalais à Kathmandu (de son vrai nom Yuhanna)

 

« Aujourd’hui, Damien, je t’ai appris à manger avec ta main droite. Demain je t’apprendrai à te servir de ta main gauche… »

– John, facétieux

 

« Ca peut se faire. »

– John, lui-même, dans sa réponse standard à toute question, requête, besoin…

Initialement publié le / Originally posted on 19 novembre 2007 @ 12:16 pm

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