Salut les 2 D. Alors-alors ? la vie à la casa, avec les enfants, c’était comment ?
D.2 : Passionnant. Enrichissant. Touchant. Je pourrais vous en parler des heures… les mômes sont attachants, intelligents, drôles et affectueux, facétieux et curieux ; nous avons partagé leur quotidien, jour et nuit, de la toilette au cours de mathématiques en passant par les repas, les tâches ménagères, et la lessive, pendant 1 mois et demi. Une expérience formidable pour eux comme pour nous.
D.1 : Mais on vous laisse découvrir les vidéos qui traitent de la casa – en particulier Eden, mais toutes les autres aussi. On en a plein !
D.2 : C’était difficile de pas filmer à tout va, à faire les éducateurs / cuisiniers / grands frères comme on a fait, tant les échanges étaient intéressants. Alors on a beaucoup d’images de nos petits miraculés, comme on les appelle.
D.1 : Des images pleines de leur sensibilité, de leur amour, de leur singularité aussi – la volonté de la casa est de recueillir uniquement des « cas extrêmes », autrement dit des enfants que des conditions de vie parfois terribles ont fait grandir trop vite. Cela donne un mélange saisissant : ce sont des mômes et en même temps des adultes. Ils sont très réfléchis, posés, ordonnés, pour la plupart, mais il faut pour chacun un certain angle d’approche, un certain contact… bref, un travail très formateur, car bien sûr tout n’est pas rose, loin de là (certainement pas la situation sociale et politique en Bolivie) et les mômes sont délicats, parfois renégats, comme tous les enfants, mais avec en plus le poids de leur maturité précoce et de leur passé.
D.2 :Oui, c’est singulier comme ambiance. D’un côté ils sont tous très bien élevés, serviables et travailleurs, intelligents, mais d’un autre ils sont parfois caractériels et se ferment à la moindre contrariété. J’ai commis une bévue avec l’un d’eux, le plus petit. Les garçons faisaient le cirque dans leur dortoir 1 heure après le couvre-feu. Je suis allé leur parler, pour savoir ce qui se passait – juste discuter, comme je leur ai expliqué je ne suis pas un gendarme même si apparemment certains m’appellent le « caporal » pour ma tendance à faire la morale… et bref, ils jouaient sous les lits, on a discuté, rigolé, et donc le plus jeune, Cristian, un amour et une terreur de 3 ans qui parle tout le temps et qui était en pleine prose à mon entrée dans le dortoir, s’est lancé dans un discours invraisemblable, et j’ai voulu plaisanter…
D.1 : Super idée !
D.2 : Bah écoute on se refait pas. Donc je dis en rigolant à la cantonade « que va-t-on faire de Cristian ? il va falloir mettre son lit sur le toit pour qu’il laisse les autres garçons dormir en paix ? » C’était pas méchant du tout, le problème c’est que les autres garçons ont rigolé, coupant la chique au petit qui s’est muré dans un mutisme en béton. J’ai passé une demi heure avec le gamin dans mes bras, raide comme un bout de bois, et qui refusait de croiser mon regard. Je lui ai expliqué et ré expliqué que je ne voulais pas le blesser et que je lui présentais mes excuses, que c’était une boutade, rien à faire. Le môme est resté planté là droit comme la justice jusqu’à tomber de sommeil dans mes bras sans même desserrer les dents. Ca vous donne une idée des personnages qu’on a ici…
D.1 : Cette maison pour enfants défavorisés, c’est un succès fabuleux, et un pari fou tenu ; mais ce n’est pas sans peine. L’association a toujours besoin d’aide, alors avis aux généreux / courageux : www.asbl-anj.org !
Vous quittez bientôt la Bolivie après plus de 2 mois de séjour. Tristes ?
D.2 : En toute honnêteté, je suis content de changer d’air et d’avancer dans le voyage. Et puis la Bolivie reste un pays très chaotique, très désorganisé, et cela entame ma patience facilement, rien ne tourne rond, tout loupe toujours à moitié, on ne peut jamais être sûr de rien, on ne peut surtout pas faire confiance à qui que ce soit… – sans parler des personnes qui t’arnaquent, te méprisent ou t’agressent alors même que tu es là pour les aider, comme on l’a un peu vu à la casa… Mais quitter les enfants, ça fait beaucoup de peine. C’est notre famille depuis un bon moment ! Ils se sont nichés dans notre cœur.
D.1 : Et on pense aussi aux autres personnes qui ont croisées notre route, gens généreux, attachants, ouverts, intéressants il y en a dans tous les pays, et aussi en Bolivie 😉 Mais, on est content d’aller de l’avant, on va dire qu’on en sait suffisamment sur la Bolivie…
D.2 : Suffisamment pour avoir envie de changer d’air. Tiens une anecdote parmi d’autres, au hasard : un jour à la casa, un bidon d’huile de cuisine se déverse dans le garde-manger. Pendant une heure, avec une raclette et une serpillière l’éducatrice du week-end, quelques enfants et moi on récolte l’huile et on en remplit des seaux et des seaux – mmmmm ! un bon mélange d’huile et de toutes les poussières et les saletés qu’il y avait parterre dans le cellier, des cheveux, des pelures… Et puis bon, passe le temps, et une semaine après, je me fais une omelette un matin, je cherche de l’huile… et une cuisinière me dit « tiens, tu as de l’huile là dans le seau là si tu veux ». Dans le seau… dites-moi ce seau il ressemble bien à ceux que j’ai remplit d’huile dégueulasse ramassée par terre non ? (ne pas vomir, ne pas vomir…) De fait cela faisait une semaine que les cuisinières nous faisait à manger avec de l’huile de quelques seaux que j’avais moi-même remplis et négligé de jeter aux égouts de mes propres mains, pensant naïvement que quand je voyais l’éducatrice partir avec les seaux à la main c’était pour les balancer et pas les stocker dans la cuisine…
D.1 : Mmmmmm…
D’ailleurs, les nouvelles récentes de Bolivie ne sont pas bonnes… Des mouvements sociaux ébranlent le pays, de plus en plus. Qu’en avez-vous vu ?
D.1 : C’est compliqué. Le président Evo Morales est ultra populiste, et très populaire, évidemment, auprès des indigènes – précisément des Aymaras, son peuple, qu’il favorise à outrance. C’est un indigène lui-même, oui (il est originaire d’un village voisin de Chipayas où nous avons passé 3 jours) qui valorise la culture bolivienne, les peuples de l’Altiplano… mais c’est un radical. Exemple : les diplômes universitaires sont rédigés d’abord en Aymara, et en tout petit en dessous, en Espagnol…
D.2 : Dans le genre hyper radical… avant d’atteindre le siège présidentiel, il interpellait les Indiens avec des discours hargneux envers les cultures « blanches » et usait de propagande et de démagogie pour les affilier à son mouvement. Il a promis beaucoup de choses, comme des nationalisations massives, entre autres des mines par exemple, qui aujourd’hui qu’il est président se révèlent irréalisables… Dommage car il a aussi une facette très moderne et humble, et son ascendance laissait espérer un renouveau pour les Boliviens de souche, mais ça prend des tournures trop tranchées.
D.1 : Racheter les mines à des entreprises étrangères alors que le pays est ruiné c’est un peu utopique. L’idée est très bonne, mais résultat des courses, les mineurs sont actuellement répartis entre confédérés (entreprises privées) et fonctionnaires d’état ; parfois au sein de la même famille, on trouve les 2 bords, car la répartition s’est faite à la bolivienne : dans le bordel total. Et les inégalités très fortes entre les 2 catégories – privilèges, sécurité, salaires – ont donné lieu à des affrontements violents – 15 morts à Huanuni (et combien de blessés graves ?), près d’Oruro, il y a peu.
D.2 : Les revendications se font ici à coup de dynamite. Comble de l’ironie ou de la cruauté, et preuve que la détresse et l’absence d’éducation peuvent mener à tout, les affrontements ont parfois opposé père et fils, ou frères de même famille… du n’importe quoi comme on est devenu habitué à voir ici.
La situation internationale n’est pas non plus pour redorer la médaille, pas vrai ?
D.1 : Tu veux dire que c’est super inquiétant oui… Morales est pote avec Fidel Castro, déjà. La culture cubaine a envahi la Bolivie, sous couvert d’aide transfrontière ; en réalité, c’est de la propagande rouge : Cuba envoie ses médecins, ses ingénieurs, ses enseignants, gratuitement, bosser en Bolivie. Et les journaux relaient le phénomène…
D.2 : « 3000 personnes apprennent à lire grâce aux Cubains » peut-on lire certains jours… En réalité, c’est très relatif l’aide qu’apporte Castro. Voir pire que mieux dans le cas de la médecine : des étudiants cubains qui interviewés par des médias indépendants déclarent être bien contents d’avoir trouvé cette opportunité pour fuir Cuba, ces étudiants donc enseignent et pratiquent la médecine en Bolivie avec des résultats parfois inquiétants… Et puis il y a le Venezuela derrière son président Chavez qui fait patrouiller son armée le long des frontières boliviennes, le Brésil qui avec tout ça menace ouvertement d’envahir la Bolivie, le Chili qui exploite un maximum sa domination littorale en faisant payer des taxes aberrantes pour toutes les importations et pervertit les jeunes de l’ouest bolivien en les faisant travailler pour rien dans des exploitations agricoles autour de la frontière, une zone désertique sans contrôle… on s’est attaché à la Bolivie et on a bien peur pour elle dans la décennie à venir. Comme disait Roberto, un ami argentin : « si tu veux voir un pays à la situation inquiétante et à l’avenir plus noir encore, regarde la Bolivie… ».
D.1 : Tout est très complexe, un vrai sac à nœuds… derrière l’icône du président Morales qui lui-même est difficile à cerner.
Evo Morales est un président si particulier ?
D.1 : Comme on l’a dit, il est (ultra)populiste, et super populaire auprès des indigènes qu’il a réunis derrière la bannière de la « révolution » indienne.
D.2 : Ils ont leur propre drapeau multicolore. Derrière se retrouvent les cultures Quechua et Aymara, dominantes sur l’Altiplano. Mais elles luttent entre elles et contre les autres, c’est-à-dire que l’énorme diversité culturelle n’est pas du tout un atout, au contraire, c’est la cause d’affrontements, grèves, luttes intestines interminables… en Orient – la Selva, la zone de jungle qui constitue 2/3 du territoire à l’est – interpeller quelqu’un par le terme qui désigne un habitant de l’Altiplano est une insulte très forte, ça vous donne une idée de l’ambiance. Imaginez qu’en France, à Bordeaux, le terme « Lillois » soit l’équivalent de « connard »…
D.1 : Bref, pour en revenir à Morales… son mode de vie est exemplaire : il habite dans un simple immeuble du centre de La Paz – pour l’anecdote nous étions hébergés dans le même édifice pendant 3 jours, mais on l’a pas vu… – il est discret, et se fait tailler sur mesure des costumes qui reprennent les styles traditionnels indiens… il est plein de bonne volonté et de bonnes idées pour revaloriser la culture indienne et rendre la Bolivie aux Boliviens.
D.2 : Le problème, c’est qu’il est bien futé, dépourvu de moyens et il s’adresse à des ignorants. Moralité, il les manipule en attisant la haine raciale – le Blanc est à foutre dehors il est responsable de tous les maux – et comme il n’a pas d’argent il en prend où il peut, comme à Cuba qui a trouvé un terrain fertile en Bolivie pour propager son idéologie et sa révolution culturelle, et enfin il réussit à déclencher des guerres civiles car les indiens qui le suivent et l’adorent sont analphabètes et sans éducation et ne savent s’exprimer qu’en mettant le feu aux villes et en faisant péter la dynamite comme si c’était le 14 juillet. Vu qu’en face il y a toujours les militaires, présents partout dans le pays et armés jusqu’au dents (je veux dire par là fusils lance-grenades, mitraillettes, couteaux…), ça dégénère facilement, t’imagines bien.
C’est un président aimé alors ?
D.1 : Tout est relatif, et le vent tourne en ce moment. Il y a déjà ces histoires de mineurs, que le gouvernement, Morales en tête, a royalement ignoré malgré le sang qui a coulé et ses promesses non tenues qui en sont responsables… Forcément il promet quelque chose à un bord et le contraire au bord opposé et ensuite vient danser à Oruro…
D.2 : Et puis à courir tous les lièvres il joue avec le feu, Evo. Par exemple il a promis aux Etats-Unis l’éradication de la culture de la Coca. C’est complètement irréaliste dans un pays comme la Bolivie où la majorité de la population la cultive et la consomme comme nous le faisons du pain – c’est un élément fondamental de la culture et de l’identité bolivienne, la moitié des gens ont la joue déformée par la boule de feuilles de coca qu’ils mastiquent jour et nuit presque..
D.1 : Seulement voilà, les Américains payent grassement le gouvernement pour supprimer la Coca. D’un côté, Evo encaisse le fric, distribue dans les régions cultivatrices de Coca, officiellement pour subventionner les cultivateurs et remplacer leur revenu avec la Coca. D’un autre côté, cet argent est en réalité employé non pas à faire disparaître l’industrie de la Coca mais à la développer… Très ambivalent, dans le genre.
D.2 : Les Américains continuent de payer pour le moment, et ont fait de certains exploitants Boliviens des millionnaires. Mais ils commencent à perdre patience. Du coup Evo prend position officiellement pour réclamer cette éradication et les Indiens commencent à se rebeller. Dans le même moment, Evo trouve quand même le moyen d’insulter Bush et l’administration américaine devant l’ONU alors qu’ils lui remplissent les poches…
C’est véritablement un pays difficile à comprendre, dites donc…
D.1 : Ce pays ce serait une blague d’humour noir si tout n’était pas sacrément réel. On ne finit pas d’en apprendre, de découvrir des énormités comme ça… Mais des trucs de dingues ! Il suffit de voir qu’aujourd’hui, en 2006, on tape sur le Blanc et sur l’Espagnol, le méchant conquistador, qui a tout pillé, détruit, et qui est responsable du merdier bolivien, alors que la Bolivie est indépendante depuis 1825 et qu’il lui faudrait prendre ses responsabilités, un jour, car elle est autogérée. Cela va jusqu’à être une excuse à tout : être passif, malhonnête, agresser les touristes, être revanchard… les mendiants (souvent des enfants) dans la rue te harcèlent parfois juste parce que tu es Blanc, et si tu donnes un peu, t’engueulent ou t’insultent parce que tu n’as pas donné plus.
D.2 : Un pays difficile à comprendre et difficile à aider…
D.1 : Par exemple, des familles d’enfants qui venaient à la casa ont tenté de détourner l’argent de la casa par l’intermédiaire de leurs enfants, après avoir gêné sa construction même et menacé de mort les membres de l’association ; devant la fermeté de cette dernière, qui n’est pas dupe (et certains mômes non plus, qui disent comme Cristian, 3 ans, « ne nous donnez pas de vêtements neufs, nos parents vont tout revendre… »), certains d’entre eux se sont vengés en massacrant le chien de la sœur Silvia… et il y a le voisinage immédiat de la casa qui s’oppose à tout, ou demande à être payé en compensation – ils revendiquent leur propriété du terrain de la casa alors que cela ne leur appartient pas du tout et ont en vertu de ce faux droit exigé que la casa paye une salle de musique et des bains publics pour tout le quartier…
D.2 : Pire que tout ! cette méchanceté bête atteint les Boliviens eux-mêmes, exemple une amie Veronica, Bolivienne, partie en chantier humanitaire pour apporter l’eau potable dans un village reculé au nord de La Paz, s’est vue détruire sa tente par les habitants du même village… Sans commentaire.
D.1 : Tout ça pour dire qu’en toute franchise, on est pas mécontent de changer d’air et on lorgne sur notre « hiver » en Océanie avec envie…
D.2 : Oui, ça va nous faire du bien. C’est dur de parler ainsi, et peut-être pas très courageux aussi. On se demande où Claudine, Jean-Claude, et Silvia trouvent le courage de continuer, la persévérance devant l’hypocrisie et la malhonnêteté… tiens ! encore une histoire : tout récemment, on trouvait que la viande servie à la casa le midi était vraiment médiocre (je recrachais tout et je me suis même fait pincer par la cuisinière à donner ma viande au chien). L’air de rien, on demande à Silvia où elle se la procure. « A une très bonne boucherie », nous dit-elle, « c’est la cuisinière qui achète tout ». Mmmm, curieux. Bon on a laissé filer quelques temps jusqu’à ce qu’on apprenne – Silvia l’avait découvert entre temps – que la cuisinière de la casa achetait de la super viande avec le budget de l’association pour les repas, de la super viande qu’elle emmenait chez elle et remplaçait par de la pure merde qu’elle servait aux enfants. Du joli…
D.1 : Bravo la dévotion ! Les gamins ont rien pour vivre sans la casa, et elle trouve le moyen de leur voler leur viande.
D.2 : Et c’est pas fini. Après une discussion entre 4 yeux, Silvia a obtenu de la cuisinière des aveux. Silvia, Claudine et Jean-Claude ont tout naturellement pris la décision de ne pas renouveler le contrat de la cuisinière – la casa fonctionne par contrats de 3 mois, justement parce que jamais personne ne fait long feu avant de se rendre coupable d’une malhonnêteté. Et le jour de la kermesse, lors de la réunion des membres du personnel, nous avons eu droit à un discours larmoyant de la même foutue cuisinière, qui sanglotait en remerciant la Belgique, et les Heyden de faire ce qu’ils font pour les pôôôôvres enfants si malheureux de son peuple gracias que Dios te bendiga blablabla… ici on nage dans les apparences et l’hypocrisie tout le temps, mais vraiment tout le temps. Les gens se donnent l’accolade, rient aux éclats et s’embrassent et par derrière se font les pires saloperies.
D.1 : D’après Claudine, tristement, c’est aussi « ça » la Bolivie…
Toute cette adversité donne autant plus de valeur à leurs sacrifices avec Silvia et les autres – Européens ou Boliviens – qui se battent depuis des années à la casa des enfants !
D.1 : Oui. Ce qui se passe ici, il faut le voir pour le croire, et depuis 11 ans qu’ils gèrent la casa ils se sont arrachés les cheveux à plus d’une occasion… Mais ne diabolisons pas les Boliviens, il y a ici des gens fabuleux – on pense à Grissel, Delina, Oscar, Tanya, la famille Esquibel, la famille Osorio, et bien d’autres, parfois rencontrés dans la rue, navrés de la situation, qui font avancer le pays malgré tout, courageusement, au milieu de ce fatras.
D.2 : Courageux et doués d’un solide sens de l’humour, des 2 côtés de l’Atlantique… ici ça va jusqu’aux manifestations contre les manifestations… alors vaut mieux en rire.
D.1 : On en rit, nous, en tous cas, et beaucoup avec Claudine et Jean-Claude, qui sont formidables de ténacité et super drôles… leur pari à la casa de niños est tenu, nous l’avons vécu un mois durant, dans notre « bulle » belge à Oruro. Ils ont sauvés ces mômes de la rue, de la détresse et de la misère, et on le pense de la malhonnêteté galopante. C’est vraiment un couple exemplaire, ces (h)e(y)den !
Et vous, votre couple, comment supporte-t-il le voyage ?
D.1 : Pour ma part, il y a 2 aspects à savoir gérer … Etre tout le temps ensemble, d’abord, et ensuite vivre des expériences difficiles voir extrêmes physiquement et moralement. Il me parait délicat d’illustrer par les vidéos/photos notre entente/mésentente 😉 alors je profite de la D.News. Point 1 : on est tout le temps ensemble et ni l’un ni l’autre ne ressent le besoin de prendre l’air. On a pourtant tous les 2 des personnalités assez indépendantes et c’est comme si l’autre était une partie de soi-même, comme ma main droite qui n’est pas lassée de ma main gauche.
D.2 : J’en suis le premier surpris, moi qui, entre mon caractère impossible et mon indépendance qui frôle la psychorigidité, peut être le meilleur comme le pire coéquipier (une pensée pour mes habituels partenaires de raid qui me subissent comme capitaine…). Je constate que je n’ai jamais envie d’être seul, Delfe n’empiète en rien sur mon espace privé – c’est au contraire tout naturel de l’avoir à mes côtés. Ou derrière, le cas échéant ! Quant au fait de témoigner des difficultés rencontrées sur les vidéos, ça me paraît naturel, même si pour l’instant nous n’avons parlé sur les pastilles que de la facette physique et pas encore de notre couple. Ca viendra à l’occasion.
D.1 : Bien entendu, cette bonne entente n’est pas exempte de petits accrocs de temps en temps, faut bien entretenir le couple ! Point 2 : la Bolivie à vélo et ce que ça a impliqué dans notre couple : tension, nervosité, agressivité de Damien, et moi je cultive mon autisme pour tenir le coup mais je ne supporte aucune remarque ou ton déplacé (forcément il est à bout de nerfs) dans ces moments encore plus que d’habitude… Alors soit je m’enferme encore plus dans ma bulle, soit ça sort. Heureusement la tension de Damien redescend aussi vite qu’elle ne monte, alors après une petite dispute du soir on réussissait toujours à se retrouver.
D.2 : Ouais, euh, on s’engueulait pas tous les soirs non plus dans le Lipez faut arrêter – des fois on avait trop sommeil ou trop faim on pouvait pas se friter, pas la force. Non sérieusement, moi j’admets que j’ai un tempérament orageux (coucou Maman), je ne supporte pas que quelque chose me résiste (trop l’habitude d’avoir de la chance ou de la réussite, merci ma bonne étoile) et les pistes à 12% face au vent dans les cailloux ça m’enrageait. D’un autre côté, Delfe, quand elle est contrariée, et trop fatiguée pour se défendre ou s’expliquer, elle ravale et rumine et 4 jours après te ressort le biniou de manière complètement déplacée, et toi comme t’as oublié depuis 4 jours que tu trimes dans des conditions de merde, il te faut 2 minutes avant de percuter quand même. Entre ça et sa capacité (on est pas à une contradiction près) à tout comprendre et tout entendre, un vrai don d’empathie et d’ouverture d’esprit, Delfe me rappelle de plus en plus Maman… j’suis pas dans la merde moi.
D.1 : Quoiqu’il en soit ces moments de tension nous ont rendus plus forts en tant que couple.
D.2 : D’accord avec Serge.
D.1 : Vous voyez ? comme on s’entend bien.
D.2 : C’est vrai que globalement on se ressemble beaucoup, on recherche les mêmes choses et on apprécie les mêmes choses. Dans un voyage comme celui là, tu es constamment en train de faire des choix, et pour nous ces choix se font très vite, on n’en a pas vraiment de mérite.
D.1 : On n’a jamais besoin de très longtemps pour s’organiser ou se mettre d’accord, et en général on a les mêmes idées au même moment.
Et l’intimité, vous pouvez en parler ?
D.2 : Oui, on a plus de ziploc alors on peut plus faire de sexe dans le frigo… comprenne qui peut.
D.1 : Et ceux qui veulent des explications, planete.d@free.fr !
D.2 : Sérieusement, parlons-en, oui. C’est un des milliers de thèmes sur lesquels j’ai cogité des mois avant de partir car je ne voulais pas être pris de court. Il faut bien se dire que les bivouacs à 4600 mètres par -20° ça exclue tout intimité. Et c’est très délicat à gérer. Entre cet inconfort qui nous coupe l’un de l’autre et les conditions de route, on cesse vite, si l’on n’y prend garde, d’être un couple pour n’être plus qu’une équipe – on est censé être toujours les 2 pour moi. Et après 2 semaines comme ça, entre l’épuisement et la lassitude, on oublie que l’autre n’est pas juste un pote là pour pédaler. Il faut un réel effort pour se reconnecter charnellement, émotionnellement, à l’autre.
D.1 : Etre nomades, si cela ne présente pas le risque de la routine d’une vie sédentaire traditionnelle, comporte des obstacles à surmonter pour faire vivre le couple. On dépense beaucoup d’énergie rien que pour ça, et donc quand cette énergie vient à manquer parce que le chemin devient ardu, on prend le risque de s’éloigner l’un de l’autre. On doit avoir le réflexe de se poser et c’est là qu’on se retrouve vraiment, souvent. Ne serait-ce qu’une matinée à paresser sous la tente ça fait du bien – quand il y fait plus de 10°
D.2 : « Les 2 D ou de l’entretien du couple »… On en parle beaucoup, et on s’applique à le gérer. On écrira un bouquin qui mettra minable Rika Zaraï et vous le vendra…
D.1 : Toi tu penses qu’à faire du business…
D.2 : Moi ? Qu’à faire du business ? C’est ça et pourquoi qu’on fait des vidéos gratuites pour TéléGrenoble et qu’on paye des heures d’Internet pour les envoyer… ? si on vend pas des bouquins au retour on est ruiné !
Vous y pensez sérieusement, à l’issue littéraire ?
D.2 : C’est pas une issue pour moi, c’est une des multiples manières de vivre le projet jusqu’au bout. Alors oui, j’écris, et on verra bien ce que ça donnera dans un an. Je voyage jamais sans un petit bloc-notes et là j’ai en plus un PC portable avec Word alors t’imagines…
Finalement, D.1 ne veut plus le balancer aux ordures ?
D.2 : Faudrait me passer sur le corps ! Non, depuis les Pyrénées, plus un mot…
D.1 : En fait, dans ce voyage tout est question de choix et de priorité. Il est vrai que j’ai eu des pensées criminelles au cours de notre premier col, mais aujourd’hui je vois ce que ces 7kg de matos nous permettent de faire. Alors ce voyage c’est quoi, faire un record de vitesse ou créer/partager/offrir de l’émotion, de l’aide, du dépaysement….
D.2 : Et puis il y a le jeu de cartes, « Spider »… D.1 avouera-t-elle le nombre d’heures passées sur ce foutu machin ?
D.1 : Oui moi je joue et D.2 lui il bosse. C’est ça les couples modernes !
Mais les gens que vous rencontrez, comment sont-ils ? Sont-ils curieux, ouverts sur le monde ?
D.1 : La curiosité ne dépend pas de l’éducation, l’ouverture sur le monde si. Par exemple, nous avons croisé à deux reprises des paysannes boliviennes, gardant leurs lamas, qui sont venues nous voir à notre campement. Par pure curiosité, elles ont mis leur nez partout, fascinées par notre tente « nuestra casita », nos duvets, notre réchaud, etc. Par contre, elles ne savent pas ce que c’est que la France, l’Europe (et même l’Espagne pour l’une d’entre elles). Alors forcément elles ne nous ont pas demandé notre avis sur la crise des banlieues, les manifestations contre le CPE (ce qui avaient été le cas en Argentine).
D.2 : En Bolivie, contrairement à l’Argentine, il y a moins de descendants directs de colons, ils ne se sentent donc pas concernés par ce qui se passe sur le vieux continent. De plus, leurs préoccupations sont bien plus pragmatiques : mes lamas, mes moutons, mon paquet de pâtes pour le repas du soir….
D.1 : Et même des personnes qui vivent plus aisément à La Paz, instruites et cultivées, n’étaient pas intéressées par la culture, ou la politique française… Je pense que la Bolivie est un pays trop en détresse pour que ses citoyens se préoccupent de l’extérieur.
Sont-ils heureux, sont-ils malheureux ?
D.2 : Il y a énormément d’inégalités. Mais globalement les gens paraissent à peu près heureux, qu’ils soient riches dans leur immeuble 3 étoiles à La Paz, pauvres dans les quartiers miséreux de l’Alto La Paz, ou se battant pour survivre à 4500 mètres. Ils ont le sourire, et de la joie de vivre. Exception : les mendiants, vrais ou faux, qui essayent de vous apitoyer en geignant toujours plus et plus… c’est traditionnel ici, de larmoyer. Une séquelle de la colonisation peut-être. Tout se demande sur un ton plaintif, avec une grimace genre « pauvre de moi s’il te plaît à l’aide amigooooo… », même l’emprunt de 3 bolivianos (0.35 €) pour prendre le bus.
D.1 : Mon sentiment est plus pessimiste, j’ai la sensation que l’Altiplano bolivien est composé principalement de gens soit complètement déstructurés socialement (alcoolisme, violence conjugale, abandon familial…), soit sortant la tête de l’eau mais à force de dur labeur (petits boulots et grands sacrifices). Ils gardent leur sens de l’humour, oui, mais c’est du domaine de la survie. Soit tu baisses les bras et jamais tu ne t’en sors, soit tu te bats et tu gardes le sourire… Par contre, pour ce qui est de l’orient bolivien, d’après ce que l’on nous a dit, c’est musique, danse et chant… Des conditions de vie confortables : chaud et beau tout le temps, les arbres ploient sous la charge des fruits et il suffit de tendre le bras pour en profiter. Tout pousse tout seul, sans effort, du coup, la population est réputée flemmarde. 😉
Sinon, alors, parait-il qu’il y a une nouvelle recrue dans l’équipe ?
D.1 : Oui, mais malheureusement elle ne nous aidera pas à avancer plus vite…
D.2 : Tout a commencé à la casa, notre chambre jouxte une salle d’activité où il y a tous les instruments de musique pour les enfants. Alors forcément, la tentation était trop forte…
D.1 : On avait déjà eu un petit pic de frustration quand nous nous étions retrouvés avec les 2 baroudeuses, Gaëlle et Natacha qui elles-mêmes voyageait avec une guitare. Et D.2 a regoûté au plaisir de jouer de la guitare et je crois qu’il aurait du mal à redécrocher. Bref en se renseignant un peu sur les tarifs on n’a pas vraiment hésité !
D.2 : Reste plus qu’à la ficeler sur Buzz… Mais cela est une autre histoire… qu’on vous racontera dans 1 mois quand on sera arrivé au Chili et qu’il aura fallu foutre tout ça dans l’avion.
D.1 : Pour le moment, direction le Pérou, où on va vadrouiller un peu sur les traces des Incas bien sûr, et ensuite le Chili pour un micro projet écovolontaire de 2 semaines.
D.2 : Vous pouvez retourner à une activité normale et avaler un Doliprane 500 pour faire passer le mal de tête que cette lecture interminable aura causé…
D.1 : Ici contre le mal de tête ils plébiscitent le jus de citron frais et pur – 5 par jour. Y te quita el mal a la cabeza. Et si t’as pas mal à tête (ou après les citrons miracles), va donc faire un tour ici.
D.2 : Olé.
D.Chiffres
1 « erreur fatale disque dur primaire partition 1 » avec le PC portable. Tout va bien aujourd’hui…
1 méchant bug « je refuse de vous rendre votre cassette mini-DV » avec la caméra, résolu tout aussi mystérieusement qu’il est survenu.
220 Bs pour une guitare 3/4, un jeu de cordes, une house, 2 médiators (environ 25 euros).
1 gâteau au yaourt pour 125 personnes, de la tarte Tatin et de la ratatouille pour 35.
15 Bs pour 4 heures de bus entre La Paz et Oruro.
250 $US pour un appareil photo Sony en contrebande – prix normal 470 $US.
1 Bs le hamburger, le sandwich à l’œuf ou le beignet, la tranche d’ananas, un peu tout en fait – 1Bs = 0.11 € à peine..
0 kilomètre à vélo : plus de pneus, et plus de chaîne non plus, alors forcément.
10 bornes de course à pieds pour D.1 – D.2 avait la flemme de faire son footing dans les ordures…
1 nouvelle rubrique vidéo avec les vidéos Planète.D en langue locale… pour les curieux, les polyglottes et les désoeuvrés.
Plus de 300 heures d’Internet pour 1. vous envoyer toutes nos créations 2. vous embêter avec nos aventures interminables – rayer la mention inutile… en tout quelques 650 Bs = 60 € grosso modo. (c’est qu’on aime communiquer nous, coûte que coûte…).
4 Bs la coupe de cheveux (Pour les hommes, vous avez le choix entre 4 styles différents, ça raccourcit l’attente…)
8 Bs le demi kilo de viande hachée avariée. Pas cher.
Morceaux choisis
« De quoi vivent les gens à Oruro ? Il y a des industries ?
– Euh… du commerce. De la contrebande avec le Chili en fait… »
– Grissel, guide désabusée/amusée
« Dieu a créé le continent sud-américain, et a ensuite distribué les ressources… un peu de minerais au Chili, et à la Bolivie aussi. Un peu de gaz au Brésil, et à la Bolivie aussi. Quelques paysages magnifiques au Pérou, et à la Bolivie aussi. De la jungle au Paraguay, et à la Bolivie aussi. Ce fait il observe son travail, et les peuples de tous les pays se plaignent que la Bolivie a de tout quand chaque pays n’a qu’une ressource principale. Alors Dieu dit ‘avant de vous plaindre, attendez de voir les gens que je vais mettre en Bolivie… ‘ »
– blague traditionnelle bolivienne (Grissel)
« Contre quoi tu manifestes ?
– Je sais pas. C’est mon chef qui m’a dit de manifester. Je me fais 50 Bs si je manifeste. »
– Brève de manifestation à l’Alto La Paz ; un manifestant docile
« Salut. Le serveur est en panne ?
le commercial : oui, nous avons de gros problèmes avec le serveur et nous sommes très déçus.
le technicien : euh… on avait un câble débranché. C’est remis en place. »
– source non divulguée
[cours de valeurs humaines à la casa de niños Amigo Negro José – NDDD]
« Vous avez des exemples d’aide reçue ou donnée pour illustrer cette leçon sur la solidarité ?
– Tio, tes cheveux c’est naturel ?
– Valdé, quel est le rapport avec la solidarité ?
– … »
– Vladimir, 10 ans, 62 questions à la minute
« Arrête de nous aider, Damien, ça suffit pour aujourd’hui, je n’aime pas avoir d’hommes dans ma cuisine ! »
– Elena, 60 ans, cuisinière à mi-temps et comique à plein temps
« Si les Espagnols ne nous avaient pas colonisés, serions-nous toujours des sauvages dans des huttes de terre ? »
Vladimir, 10 ans, question numéro 46
« Oui ton peuple est pauvre, mais tu sais quelle est sa plus grande pauvreté ? la pauvreté mentale ! »
La sœur Silvia à un compagnon bolivien du projet, suite aux actes barbares perpétrés par le voisinage de la casa
« Il y a une diversité culturelle importante en Bolivie. Juste à côté d’ici par exemple, subsiste une communauté qui vit au pied d’un volcan, et le vénère comme un Dieu. – Intéressant…
– Et chaque famille sacrifie son premier enfant en le jetant dans le volcan.
– …
– La superstition veut que cela fait gagner beaucoup d’argent.
– !!! »
– Grissel, guide culturelle
[Delina, 1,55 mètres de charisme et d’énergie, l’une des ‘tias’ (=tantes) de la casa, s’adresse aux enfants pendant le déjeuner]
« Chicos, il faut que vous terminiez votre assiette pour bien grandir !
– Et toi, Tia, t’as oublié de manger quand t’étais petite ? »
– Nelson, manuel de la répartie volume 2
« Elena n’arrête pas de plaisanter ! On ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon…
– Bien sûr que non je n’arrête pas. S’il y a bien une chose qui vaut le coup dans la vie, c’est rigoler. Tout le monde souffre, je souffre, mais je ne vais pas t’en parler car cela ne te concerne pas ni ne t’intéresse. Alors je plaisante, et nous rions ensemble. C’est quand même plus sympa. Si j’arrêtais de plaisanter tout le temps, je deviendrais bien vite plus vieille que toi ! »
– Elena, toujours cuisinière et 18 ans dans la tête
« Sans mes lunettes je vois tout flou. Mais c’est joli aussi, la vie en flou ! »
– Claudine Heyden
« Alfredo, j’ai besoin d’un enfant éveillé et coopératif pour tourner la vidéo sur la casa, quelqu’un qui sache parler devant la caméra, qui se comporte avec naturel, qui nous explique ce qui se passe, et raconte son histoire – en un mot, qui soit intelligent.. Veux-tu être cet enfant ? Tu peux y réfléchir et me répondre plus tard…
– Très bien, Tio.
[le lendemain]
– As-tu réfléchis Alfredo ?
– Oui Tio. Mais je continue de réfléchir.
– …
[le lendemain]
– Alfredo, où en es-tu de tes réflexions ?
– Je suis toujours en train de réfléchir, Tio. Et là tout de suite je suis en train de travailler.
– … (dans ta gueule Dams)
[le lendemain]
– Tio ! Tio ?
– Oui, Alfredo ?
– J’ai fini de réfléchir.
– Ah ?
– Et c’est oui. »
– Alfredo, 11 ans et une personnalité hors du commun
« Nous avec le départ pour Planète.D on est passé de l’appartement F2 à la tente…
– et nous à l’attente… »
– Mo, la maman de D.2
« D’où venez-vous ?
– De France.
– Je ne comprends pas… c’est quoi la France ? c’est où ? en Amérique ou dans le ‘Vieux Monde’… ? »
– Florentino, civilisation Chipaya
« Elle est toujours là la sorcière de la mer ?
– Comment ça la sorcière de la mer ?
– Oui, elle est toujours là à me parler d’eau, ‘lave tes vêtements, lave ta figure, lave tes dents !’, de l’eau, de l’eau, de l’eau ! »
– Nelson, manuel de la répartie volume 6
« Je ne rentrerai pas chez moi avec ces vêtements neufs [fournis par la casa], sinon ma maman va les vendre. »
– Cristian, 3 ans, lucide
« Ma maman ce n’est pas quelqu’un de bien. Mais je l’aime quand même. »
Cristian, 3 ans, miséricordieux
« Tu sais pourquoi les llamas s’appellent llamas ?
– Euh, non…
– Et bien les espagnols quand ils ont débarqué ici, ils ne connaissaient pas cet animal et ils ont demandé aux autochtones ‘ Como se llama ? ‘ et les indigènes ne maîtrisant pas la langue ont répondu ‘ llama ? ‘ »
– Alfredo
« Aujourd’hui toute la ville est bloquée à cause des manifestations. Je suis vraiment désolé, mon pays est comme ça, c’est toujours le bordel. J’espère que vous lui pardonnez… »
– un alcoolique lucide à La Paz pendant les grèves des transports
« Commander ce que vous voulez, c’est nous qui vous invitons !
– Non, mais Claudine, ça suffit, tu veux toujours nous offrir le repas.
– Hé mais ça va, j’ai le droit ! »
– Claudine (H)e(y)den, enfantine
« La Bolivie est un pays libre, personne ne peut nous obliger à lire. »
– Le ministre de l’éducation bolivien
Initialement publié le / Originally posted on 19 octobre 2006 @ 11:51 am