Regardez qui voilà !
D.2 : Ouai. C’est nous. ‘alut. ‘a va bien ?
Bon et alors, c’est pas le Pérou ?
D.2 : C’était, si. Visite rapide comparée à nos séjours de 3 mois en Argentine et Bolivie, mais bon on avait un peu envie de changer d’air – disons de laisser l’air sud-américain. On en a profité ceci dit, pas vrai miss ?
D.1 : Je ressens une grande frustration de ne pas avancer à vélo, on vit à un rythme qui ne me convient pas.
D.2 : Ohhhh la râleuse. Oui bon j’admets, étant déjà venu au Pérou, je me suis contenté de ce passage éclair… mais bon on a vu des choses.
D.1 : On a vu le principal oui mais ça reste un survol de 15 jours seulement. J’aime notre façon de voyager habituelle car on a le temps de rencontrer des gens, d’échanger sur leur pays, leurs coutumes, leur mode de vie, je préfère cette découverte du présent à celle du passé – monuments, ruines, édifices religieux… Et le Pérou pour nous ça a été principalement un voyage dans son passé Inca, et des trajets en bus.
D.2 : Et côté présent, un beau bordel comme d’habitude !
Ah, alors peu de changements par rapport à la Bolivie ?
D.1 : Si. Tout d’abord, les Péruviens ne sont pas comme les Boliviens. Plus ouverts sur le monde, plus habitués aux touristes c’est-à-dire plus accueillants (de meilleurs services pour les étrangers) et en même temps sûrement plus filous !
D.2 : Leur niveau de vie est supérieur et pourtant ils n’hésitent pas à réclamer des dollars pour un oui ou pour un non, souvent sans raison, comme si c’était un dû. Sur le bord de la route certains gamins courent pour venir réclamer « leur » argent et parfois même s’agrippent au vélo… Au grand énervement de D.1.
D.1 : Quand à nous on a plus fait les touristes que d’habitude…
D.2 : … vu que suite à notre décision de prendre l’avion le 15 novembre depuis Lima on avait peu de temps.
D.1 : On a réduit le champ d’action – le lac Titicaca, Cusco et la vallée Sacrée des Incas, Machu Pichu en tête.
Alors, quelques mots sur chacune de ces destinations… le lac Titicaca d’abord ?
D.1 : Visite express, la côte ouest à vélo, les îles flottantes Urus, un bel orage de grêle sous la tente lors d’un magnifique bivouac en falaise, un lac immense qui semble une mer – on ne voit pas l’autre rive – et beaucoup plus de vert que depuis l’Altiplano bolivien, c’est super agréable ! Les îles flottantes sont le lieu de résidence des derniers Urus, une culture 2 fois millénaire dont nous avons déjà parlé à l’occasion de notre visite aux Chipayas, leurs « cousins ». Les Urus vivent sur des îles artificielles en roseau, sur une épaisseur de plusieurs mètres, qu’ils renouvellent continuellement, pourriture oblige – ils fabriquent de la même manière leurs bateaux, sorte de drakkars magnifiques en roseau. Ce fut leur moyen d’échapper aux guerres et aux colonisations. Mais leur langue s’est aujourd’hui perdue et ils parlent désormais le Aymara, se sont fait installer des panneaux solaires et Internet, et font payer cher le passage des touristes parmi leur quarantaine d’îles flottantes.
D.2 : Comme la plupart doivent le savoir, le lac Titicaca (ou Titikaka) est le plus haut lac navigable au monde. Dans la culture Inca, c’est le berceau de l’humanité, l’endroit d’où l’Inca originel Manco Capac et sa sœur-épouse Mama Ocllo sont sortis, créés et envoyés par le Dieu Soleil afin de civiliser les humains. Je crois qu’en Quechua Titikaka signifie « Puma »… le lac est censé avoir la forme d’un puma.
D.1 : D’ailleurs la ville de Cusco ou Cuzco, le « nombril du monde » pour les Incas, a été fondée par eux et édifiée selon la forme d’un puma. C’est un symbole très fort ici. Cusco fut la cité impériale pour les Incas pendant 4 générations d’empereurs.
Cusco n’est pas la capitale péruvienne ?
D.2 : Non c’est Lima. Cusco est l’ancienne capitale inca.
D.1 : Quand on parle d’éradication d’une culture, on doit voir Cusco ; ce n’est pas un vain mot ici.
D.2 : Cusco est une ville à 2 couches ; sur les fondations incas se sont construits les édifices de l’empire colonial espagnol. Les conquistadors hispaniques avaient pour coutume de tout raser et de tout piller, y compris les ornements incas (en or) qui auraient aujourd’hui une valeur historique et archéologique immense, qu’ils fondaient pour envoyer en Espagne. Entre viols et bûchers, ils détruisaient les bâtiments locaux pour construire les leurs par-dessus – le meilleur moyen d’effacer une culture et une civilisation de la surface du globe. Mais leur maîtrise de la construction n’atteignait pas celle des Incas.
D.1 : De fait, impossible pour les Espagnols de détruire les fondations incas – ces assemblements méticuleux de rochers de plusieurs tonnes, taillés pour s’emboîter parfaitement de telle sorte que l’eau même ne s’y infiltre pas, leur assurant une conservation exceptionnelle jusqu’à aujourd’hui– et ont donc dû construire par-dessus. Un saisissant mélange.
D.2 : En déambulant dans les rues du vieux Cusco, on ne peut que cogiter sur ce thème (encore et toujours) de la colonisation. Le style espagnol est omniprésent, avec toujours cette sous couche inca qui rappelle les massacres et l’éradication pure et simple d’une civilisation qui à l’époque était l’équivalent de l’Empire Romain ! Le territoire Inca s’étendait de la Colombie et l’Equateur au nord au Chili au sud, Pérou et Bolivie (anciennement appelé Alto Peru) compris. C’est incroyable de penser que les conquistadors aient pu supprimer tout ça en quelques générations, mais il faut savoir qu’à leur arrivée l’Empire était déjà en profond déclin, affaiblie par une guerre fratricide entre 2 fils de l’Inca prétendants au trône, l’un légitime, l’autre non. Et plusieurs paramètres s’ajoutèrent : les maladies apportées par les colons et les mythes locaux annonçant l’avènement d’un Dieu Blanc…
D.1 : … le soutien des peuples eux-mêmes soumis et colonisés par les Incas, car il ne faut pas s’imaginer que les Incas étaient des anges, ils avaient absorbé de nombreuses peuplades, s’il est vrai que ce n’était pas dans le sang.
D.2 : Ils ne tuaient pas, ils « avalaient » les autres peuples par divers moyens – embargo sur l’eau, déportation, etc – afin d’en extraire une main d’œuvre efficace et docile, ainsi qu’agrandir leur domaine.
D.1 : L’arrivée des colons sanguinaires – les marins espagnols qui débarquaient étaient pour beaucoup des militaires, des repris de justice ou des malfrats – les a laissé interdits et ils n’ont pas bien lutté contre l’invasion.
D.2 : Cusco est un joyau d’architecture, mais autant colonial qu’antique ; décidément une ville à ne pas manquer, avec ses ruelles emmurées à la mode inca, ses balcons de bois sculptés à l’espagnole, ses arches, ses innombrables cathédrales toutes plus délirantes les unes que les autres, son rythme tranquille au milieu des montagnes…
D.1 : La ville, tombée dans l’oubli après l’instauration par Pizarro, conquérant du Pérou, de la capitale administrative à Lima, sur la côte Pacifique, la ville donc a connu une renaissance spectaculaire à partir de 1911, suite à la découverte en premier lieu du Machu Pichu, puis d’autres sites de ruines Inca.
Alors, oui, le Machu Pichu, c’est quoi ?
D.2 : Buena pregunta…
D.1 : En Quechua, le terme signifie « vieille montagne ». Tu connais la photo qui a fait le tour du monde… eh bien sur cette photo tu ne vois pas le Machu Pichu, pour la bonne raison qu’il s’agit de la montagne de laquelle a été prise la photo ! Tu es dessus, littéralement.
D.2 : La ville en elle-même ne s’appelait vraisemblablement PAS Machu Pichu mais à sa découverte par un explorateur américain en 1911, Hiram Bingham, l’amalgame fut lancé par le fait que c’est l’indication d’un paysan qui lui parlait de la montagne qui a permis de mettre la main sur la cité. Quant à sa fonction… personne ne sait réellement.
D.1 : La civilisation Inca n’avait pas de culture écrite. Donc tout site est sujet à questionnement. On pense que le Machu Pichu était l’ultime citadelle, la dernière retraire, de l’Empire – donc de sa caste dirigeante. Il a dû être construit au 15ème siècle pour une population de 500 personnes.
D.2 : Et abandonné par crainte des pillages et de la destruction à l’arrivée des colons, qui avaient investi Cusco, à une centaine de kilomètres de là dans la vallée contiguë. Les ruines sont restées livrées à elles-mêmes pendant 300 ans car les Espagnols ne les ont jamais trouvées…
Et donc c’est comment ?
D.2 : Indescriptible. Un lieu aussi antique et bien conservé/restauré, chargé de temps, d’histoire et de mysticisme, dans une vallée inaccessible et entourée de montagnes aiguës couvertes de jungle… un tableau captivant, un charisme, un souffle antique incroyable…
D.1 : Faut y aller pour le croire et le vivre – en attendant on a quelques images…
D.2 : Et on a des astuces pour les aventuriers…
D.1 : Premièrement, rester le plus tard possible sur le site, voir outrepasser la fermeture officielle, car les dernières minutes, le Machu Pichu se vide et vous l’avez pour vous tout seul. Un rêve… La cité est complète, avec ses terrasses agricoles, ses temples, ses résidences, sa prison, sa « mairie », le tout approvisionné en eau par le système d’irrigation et de canaux des Incas – la marque de toute grande civilisation. Ca vaut vraiment la peine – nous on a passé 12 heures continues sur le site.
D.2 : En parlant de peine… pour y aller, sortez le porte-monnaie. Il faut savoir que la vallée entière est déclarée « zone réservée – vallée sacrée des Incas » par le gouvernement. Lequel a vendu la concession du canyon jusqu’au Machu Pichu à une compagnie ferroviaire chilienne, Peru Rail (cherchez l’intrus), et le site lui-même est géré par une entreprise soi-disant national, l’Institut National Culturel ou INC mais on a différents sons de cloches. Suivez bien… L’accès au pied de la montagne ne se peut faire que par le canyon en question. Le label « réserve » permet frauduleusement d’y interdire toute circulation, y compris à pieds – vos tandémistes favoris ont bien essayé, et se sont fait refoulés après 4h30 de marche, les boules.
D.1 : Le circuit « officiel » à pieds, c’est la randonnée de l’Inca – le chemin antique utilisé par les Incas eux-mêmes – qui traverse la réserve. Guide, support logistique et autorisation officielle obligatoires, le tout moyennant 220 $ minimum. 4 jours de marche. Sinon, si tu marches pas tu prends le train…
D.2 : Depuis Ollantaytambo jusqu’à Aguas Calientes, la compagnie ferroviaire s’est installé un joli monopole – toute autre circulation que par train est interdite, ce qui est parfaitement illégal mais communément admis vu que c’est un contrat entre l’état et Peru Rail. Ne pas compter sur les locaux pour protester et lutter, l’esprit de soumission s’est transmis depuis la colonisation. Bref. Moralité, tu débourses minimum 44 $ aller-retour pour ce train qui met 1h40 pour faire 40 km – on croit rêver – et qui t’amène au pied du Machu Pichu où si tu marches toujours pas tu repayes 12 $ pour un bus qui grimpe au site. L’hypocrisie règne, car la compagnie ferroviaire comme les autorités locales et l’entreprise qui gère le site se targuent d’être écolo mais la première utilise des vieux trains pourris qui polluent, les autres font circuler 20 bus qui tournent toute la journée dans une zone « protégée », et les derniers font 3 fois plus d’entrées au Machu Pichu que ce que le site peut supporter pour sa préservation…
D.1 : En bref, le cumul de tous les transports et de l’entrée, ça fait un pactole de quelques 90 $… Inacceptable. Si vous voulez connaître la combine pour accéder au site à pied (12 soles depuis Cusco, par contre on vous déconseille l’entrée en fraude au Machu Pichu, c’est de la haute voltige, réservée à Beb ;-), un petit mail et on vous explique tout ! On s’est peut être fait refouler mais on a bien repéré le terrain et on sait comment zapper le train à ouate mille dollars !
Au moins tout cet argent permet le développement local…
D.2 : Pas le moins du monde… Si vous avez suivi, les ruines incas sont administrées par une entreprise gigantesque. La compagnie de train est étrangère. Pas un rond ne finit dans la poche du Péruvien de base de la vallée sacrée.
D.1 : On pourrait penser que ce dernier vit de la consommation journalière du touriste. Bah non. Les plus grands hôtels et restaurants ont été vendus à des millionnaires étrangers. Résultat des courses les locaux ne sont qu’employés ou tenanciers de petits restaurants ou chauffeurs de taxis, et ils se débrouillent comme ils peuvent…
D.2 : … sans compter que cela pervertit leur rapport aux touristes ; pour un oui pour un non ils essayent de vous arnaquer, comme si c’était vous les responsables de ce merdier, alors qu’eux-mêmes se laissent faire et portent donc une part de responsabilité.
D.1 : Et c’est très récent, le président sortant Fujimori a vendu/distribué tout ça dans les 4 ou 5 dernières années. Ahurissant. Personne a bronché. La vallée sacrée des Incas partiellement bradée à des compagnies étrangères, et pas un doigt levé.
D.2 : Ceci dit l’information circule pas, ils leur manquent le genre de fouteur de merde qu’on a bienheureusement nous en France, Karl Zéro et autres Canard Enchaîné.
Dans la lignée de la Bolivie question incompréhension, non ?
D.2 : Tu peux le dire.
D.1 : On s’en va bientôt… Parce que ça s’arrête pas là : les gisements de gaz naturels… vendus ! Le litre de combustible est à 12 soles 40, le sol ayant le même cours que nos ex-francs. Hyper cher ! Mais les lobbies du diesel et du super ont bloqué le développement de véhicules au gaz. Le pétrole est livré des Etats-Unis, alors fais-toi une idée des tarifs… malgré la contrebande bolivienne ça reste délirant.
D.2 : C’est encore un pays bien tortueux. Et tu te dégoûtes vite d’être gentil ou généreux envers ces pauvres Péruviens exploités et abusés, parce que leur malheur ne les empêche surtout pas de te rouler à la première occasion. On a encore des anecdotes plein notre sac.
D.1 : Ca va jamais loin mais ça te gonfle un max et il faut sans arrêt être sur ses gardes… Lisez plutôt les morceaux choisis ! Croustillants…
D.2 : Comme d’hab’, y’a des gens pas bien et des gens bien. On a croisé sur la route des gens très sympathiques et curieux, et on a senti dans les échanges, même très courts, que le niveau d’éducation est plus élevé qu’en Bolivie. A Cusco, un jeune péruvien bien serviable nous aussi offert l’hospitalité et dépanné.
D.1 : Mais le fait d’être noyé dans le flot des touristes nous a privé de rencontres réellement intéressantes, à quelques rares exceptions.
Ah, tout de même !
D.1 : Oui, et encore mille mercis à l’Hospitality Club par l’intermédiaire duquel on rencontre des amours, comme Miguel à Lima. Et rappelons que tout ce qu’on raconte n’engage que nous, cela reste un point de vue interne et très subjectif de 2 voyageurs qui cherchent les rencontres et posent les questions dérangeantes.
D.2 : Et puis en tant que voyageurs, on est témoin des efforts du peuple de l’Altiplano pour se relever et s’en sortir. Ce sont des gens incroyablement travailleurs, persévérants et débrouillards ; à Lima par exemple ils ont en quelques générations réussit à transformer un quartier de bidonville en une zone résidentielle prospère. On est très admiratifs devant le degré de sacrifices et de labeur dont ces gens sont capables.
D.1 : Sur l’Altiplano péruviens les gens se réveillent à 3 heure du matin pour aller aux champs et n’arrêtent pas jusqu’à la nuit tombée. De surcroît ils sont très solidaires au sein des mêmes communautés. Par exemple : quand une famille construit sa maison, tout le village participe et aide à l’érection du foyer, une belle tradition de l’Altiplano. Chacun y va de son coup de truelle, apporte des matériaux, travaille…
D.2 : Autre démonstration d’initiative, quand un péruvien a besoin d’argent il organise une fête de quartier/village et fait des bénéfices en vendant des coupons repas afin de combler sa dette. Ils sont pleins de débrouillardise de la sorte. Encore un pays très contrasté… et qui a su préserver son folklore !
D.1 : Oui nous avons assisté à de nombreuses danses, les Boliviens et les Péruviens sont fous de danses folkloriques et ont su perpétuer leurs coutumes, dont certaines sont descendantes du flamenco mais dans des versions plus souriantes, plus chaleureuses, et la plupart sont des danses traditionnelles locales.
D.2 : Des danses de couples qui invitent à la sensualité, des danses de groupes qui racontent avec humour l’histoire du pays ; passionnant et très agréable, autant à voir…
D.1 : … qu’à danser !
Et maintenant ?
D.1 : Maintenant, 2 semaines de chantier écovolontaire ici au Chili, pour s’occuper des Chinchillas.
D.2 : Dans la nature près de Illapel, à 1000 km au nord de Santiago. Mmmmmm ! A plus tard les têtes de lard !
Nous on adore les photos de touristes où on voit pas
le site mais que la tronche des touristes. ‘énial !
D.Chiffres
A Cusco, 10 soles ( = 10 francs ou pour les modernes 1,50 €) pour effectuer une superbe réparation de la chaussure de D.2, du beau travail, solide et esthétique, en 40 minutes chrono – la pompe était ouverte sur un côté. Le bon plan alors c’est rue Suecia, en haut, avant le croisement avec un grand escalier piéton, sur la droite, une petite boutique qui annonce « réparation de tous types de chaussures ». Accueil sympa et travail de qualité.
Pour le même prix un menu complet dans la plupart des restaurants de la cité – qualité et service non garantis, faut tenter sa chance…
70 soles pour visiter les ruines de Sacsayhuaman, sur les hauteurs de Cusco – pour les filous, entre les 2 entrées officielles, un peu de grimpette permet d’atteindre le site à moindre frais – 2 virages avant la fin de la route, prendre à droite dans le creux et grimper 20 mètres puis suivre les traces vers la droite. Et ensuite éviter les gardes repérables à leur blouson et leur radio.
44 $ le billet de train entre Ollantaytambo et Aguas Calientes (pour aller au Machu Pichu) – 40 kilomètres (sans commentaire… si ! la compagnie Peru Rail a posté des gardes sur le parcours pour interdire aux gens de marcher le long de la vallée et les obliger à prendre son vieux train lent et qui pue et pollue à 44 $ les 40 bornes, ce qui est parfaitement illégal ! mais le Pérou n’en est pas à sa première manipulation touristique…)
40 $ l’entrée sur le site du Machu Pichu – officiellement pour l’entretien de la cité sacrée… mais que dire de la route qui y monte et de l’hôtel qui la jouxte et du fait que les autorités accueillent 3 fois plus de visiteurs que la limite raisonnable pour la survie du lieu qui est en train d’asphyxier et de s’écrouler ?
500-600 soles le salaire moyen mensuel d’une serveuse à Cusco.
12 soles 40 le litre d’essence = 12 francs… hors de prix mais on fait 500 km de bus pour 30 soles.
Une nuit d’hôtel / hospedaje = de 5 soles à 75 $…
3 soles le petit-déjeuner dans un petit boui-boui – omelette, frites et thé – et dans un restaurant à gringos, minimum 8 soles le thé et son pain/beurre sec avec un petit jus de fruits
Le Pérou renferme 84 des 112 types d’écosystèmes répertoriés dans le monde…
Morceaux Choisis
[après avoir pris une photo d’une ferme]
« ¿ Señores?
– ¡ Hola !
– 5 $
– (Ouais c’est ça, et tu cours aussi vite que notre tandem roule ! »
– la petite dernière de la famille
« J’avais commandé une pizza grande taille.
– Et ?
– Cette pizza est de petite taille.
– Ah. C’est le cuisinier qui s’est trompé
– (bah voyons).
– (punaise on est que 2 dans le resto pas moyen de prendre la commande correctement) Bien bah vous me faites une autre pizza grande taille.
– Ah non c’est pas possible elle est déjà faite, vous l’avez, là.
– Hum… Non, j’ai une petite pizza là, et je veux une grande pizza.
– Ah non, señor, on ne peut pas la refaire, il faut manger celle là…
– Non, tu vas me donner 2 petites pizzas pour le prix de la grande sinon on s’en va.
– [consultant sa carte] Ca fera 3 soles de plus
– Allez va, j’ai faim t’as de la chance… »
– une serveuse coopérative et un D.2 conciliant…
« La Bolivie a son indépendance depuis 1825, le Pérou depuis un peu avant ; mais regarde tous ses pays aujourd’hui. Sont-ils indépendants ? c’est une illusion. Ils ont échangé un maître pour un autre… »
– John, australien voyageur et lucide
« Señor, ¿ desayuno ? (Señor, petit-déjeuner ?)
– No.
– [geignant] ¿ Y porquéééééééééé… ? (Et pourquoiiiiiiiiiiiiiiiii ?)
– Hemos tomado ya. (on l’a déjà pris)
– Ah. (rires)»
– Une rabatteuse de rue la larme à l’oeil
« On va prendre 2 menus à 12 soles
– Très bien, que voulez-vous ?
– Moi, une truite à l’ail.
– Moi, des spaghettis al pesto.
– Ah non… j’ai plus de truites. Et j’ai pas de sauce pesto.
– Bon bah des pâtes bolognaises.
[il regarde dans le compartiment à glace de son frigo qui trône dans le restaurant, ça laisse présager du niveau de la cuisine]
– Euh… señor, je n’ai pas de sauce bolognaise, que de la sauce alfredo.
– Résumons, sur votre liste de 24 plats, vous avez quoi ?
– Des pâtes Alfredo.
– Ok, au revoir.
– Ah… señor j’ai peut-être une truite en fait. Oui j’ai une truite.
– Ouais mais là non, au revoir.»
– Dans le restaurant Chihuanway, bien connu de l’équipe de « C’est pas le Pérou » ; grande gueule petit b… Ici, rien a changé. Tout à changer…
« Peut-on prendre une photo avec vous et les lamas ?
– Oui.
[Clic]
– Merci, et tiens voilà un sol.
– Non, señor, y’a deux lamas, c’est deux soles »
– Un touriste allemand ça paye son sol sans discuter
« L’addition s’il vous plaît.
– 18 soles.
– 2 glaces à 8 soles ça fait 16.
– C’est la taxe señor. 2 soles.
– La taxe de quoi ?
– La taxe.
– Non, c’est 16 soles point.
– D’accord »
– qui ne tente rien n’a rien…
« Bein t’étais où ? Ca fait 4h que je te cherche sur le site.
– Mon amour, je suis allée te chercher sur la plus haute montagne que j’ai trouvée !
– Tu reviens du Machu Pichu ?!
– Ouais, et tu y étais pas ! D’ailleurs c’était nul, j’voyais rien, c’était complètement dans le brouillard !
– T’es con, quand même des fois… »
– D.1 ou quand on aime on ne compte pas (les marches)
[A table avec John, Australien rencontré au Machu Pichu, et son chauffeur de taxi Victor]
« [D.2] Victor, John t’offre une boisson.
– [Victor] Merci.
– [D.2] Quelle boisson veux-tu ?
– [Victor] Un petit-déjeuner.
– [D.2] Non, tu as mal compris, une boisson, Victor.
– [Victor] Un maté. Euh, un verre d’eau. Un Coca.
[le serveur arrive]
– [Victor] Donne-moi un petit déjeuner.
– [D.2] Victor si tu prends un petit déjeuner tu le payes, John t’offre une boisson et c’est tout.
– [Victor] Ok.
[face au gérant une fois l’addition reçue]
– [le gérant] Qui a pris le petit déjeuner ?
– [Victor] Pas moi.
– [le gérant] Tu as pris quoi ?
– [Victor] Seulement des œufs.
– [le gérant] Et un jus de fruits ?
– [Victor] Oui.
– [le gérant] Et du pain ?
– [Victor] Oui.
– [le gérant] C’est un petit-déjeuner ça non ?
– [Victor] Oui.
– [D.2] Eh bah tu le payes ton petit déjeuner ! »
– D.2 perd patience avec les Péruviens
« Vous vous rendez compte que c’est illégal d’interdire aux gens de passer à pieds ou comme bon leur semble et de les obliger à prendre votre train à 44 $ ?
– C’est dangereux pour vous de passer à pieds.
– Arrêtez, on fait bien comme on veut non ?
– Non c’est une réserve naturelle.
– C’est interdit de passer par la vallée ?
– Non.
– Alors on passe.
– Euh… vaut mieux attendre la nuit, il y aura plus de contrôle.
– Ouais j’vois le genre… »
– Quelle est la différence entre un flic ?
« Oui hermano, je vais te présenter 2 amis français, et quand tu parleras avec Damien tu auras l’impression de parler avec moi ! C’est incroyable comme on tient le même discours… »
– Notre ami Miguel au téléphone avec son associé suite à une conversation approfondie sur la colonisation et la disparition de l’Empire Inca avec D.2
Initialement publié le / Originally posted on 13 novembre 2006 @ 11:53 am