Florian Gomet, hygiéniste, sportif, grand voyageur et bûcheron, est dans une phase de préparation physique intense : fin juillet, il entamera une marche de 360 km sans manger à travers les monts MacKenzie, au Canada. Il espère même poursuivre le long des 240 kilomètres de la Canol Road, qui prolonge la trail au Yukon. Comme son encadrement au jeûne est en parti assuré par Sarah, ma compagne, et que je suis le réalisateur du film à venir sur son projet, nous avons un contact permanent et je suis de près les actualités de notre poulain.
Devenez co-financeur du film ici !
(vidéo de présentation plus bas)
(pour co-financer par chèque, c’est par ici que ça se passe)
D. Salut Florian, tu es en plein cœur de ta préparation physique pour partir marcher sans manger les 600 km de ton périple. Comment te sens-tu aujourd’hui ?
F. Ça fait trois mois que je m’entraîne plus qu’à l’accoutumé et ça commence à être difficile de tenir. Je vais essayer d’intensifier encore un peu sur les deux voire trois prochaines semaines, jusqu’à mon départ le 15 juillet. Ensuite pendant 2 semaines, ce sera le repos presque total (simplement travailler avec un charpentier à Norman Wells pour me faire 4 sous).
D. Pour le moment, ton poids est stable ? Car pour encaisser le jeûne et la marche, il te faut t’engraisser de façon significative, on l’a vu ensemble.
F. C’est pendant ces deux semaines de repos partiel que je vais essayer de prendre plusieurs kilos de graisse. La nourriture canadienne devrait aider, sans toutefois renier le végétalisme.
D. Le repos, ce n’est pas exactement ton dada, si je peux dire. Tes journées ressemblent à quoi ces temps-ci ?
F. Aujourd’hui, j’ai médité 30 min au saut du lit (je dors sur une couverture à même le sol) ; puis travaillé 9h en forêt avec une débroussailleuse ; au retour, pour me dégourdir, j’ai fait 30 tractions + 1 grimper de corde ; là, je me suis autorisé à dévorer 1 bon kilo de fruits frais (première nourriture de la journée, il était 17h) ; 2h de lecture/papiers/internet pour garder contact avec la civilisation ; puis reprise de l’entrainement à 19h pour 1h-1h30 de course à pieds nus ; ensuite, 20 min méditation + 20 min d’exercice d’apnée + 15 min natation dans l’étang + 45 min yoga, et vers 22h je me poserai pour un repas de légumes, graines germées et oléagineux
D. Et c’est tout ? non je plaisante…
F. Des fois j’aimerai bien prendre des stagiaires pour leur enseigner un peu…
D. Tu aimes transmettre ?
F. Oui j’aime transmettre et c’est ce qui donne tout son sens aux expériences que je vis. Je donne des conférences sur mes aventures, je signe mes livres, ce partage est très important pour moi, pour donner du sens, encore une fois.
D. Comment vis-tu le repos obligatoire ?
F. Je le vis plutôt mal, l’énergie qui coule abondamment dans mes veines se tarit et je me sens comme abandonné. Je n’ai plus aucune motivation. Mais comme je sais que ça ne dure pas et comme je connais bien cette sensation désagréable, je ne me formalise pas.
D. C’est important que tu saches l’affronter, car pendant le jeûne il va y avoir de véritables trous noirs d’énergie.
F. J’en suis bien conscient !
D. Et sans réfléchir, en laissant s’exprimer ton corps, là, tu te sens comment ?
F. Je me sens en très grande forme la plupart du temps, exceptée une fois par semaine environ où je suis rattrapé par une fatigue qui me cloue sur place pendant une demie journée. Une sorte de repos dominical imposé par mon corps.
D. Fort bien. Tu me parles de physique là. Mais émotionnellement ?
F. Pour le projet à venir, dont l’échéance approche, je ressens alternativement de l’impatience et de la peur. Quand la peur essaye de me retenir je me raisonne en me rappelant mes motivations et mes rêves qui me poussent là-bas. Si je n’avais pas à ramener des images, je crois que je partirai pour ces 600 km comme sur une course, poussé par le peur de l’inconnu et la peur de manquer. Pressé d’en finir. Avec ce projet de film, au contraire, je vais être obligé de prendre le temps. Le voyage durera quelques jours de plus, et alors ?
D. Et alors, rien, c’est parfait ainsi je trouve. Bon vent alors… Merci Florian, à la prochaine fois ! Peace, love and garlic 😉
F. Life is good ah ah ! 😉
360 kilomètres, 0 calories : à travers les monts Mackenzie sans manger…
Devenez co-financeur du film ici !
(pour co-financer par chèque, c’est par ici que ça se passe)
Initialement publié le / Originally posted on 28 juin 2018 @ 8:45 am