La Vie est facétieuse.
Elle se rit des barrières qu’en bon zèbre j’érige mentalement autour de ma zone de confort. Oui. Ma zone de confort. Elle me murmure, la Vie, à l’oreille et je sens son sourire contre le duvet de ma joue.
Je ne m’en suis jamais caché, le désir d’enfant, cet élan des tripes, la certitude, le souhait qui mue en projet, m’est étranger. Mais l’univers semble avoir une mission pour moi.
3 ?
Par deux fois déjà, la Vie s’est jouée de mes certitudes toutes cérébrales et m’a béni avec des filles, qui de la Vie sont mes meilleures enseignantes. C’est étrange n’est-ce pas ? Comme l’on peut être fait pour tenir un rôle qu’on n’a pas appelé de ses vœux. Car Père je le suis de la pointe de mes cheveux hirsutes jusqu’aux tréfonds de mon âme. Lirio s’est imposée à moi et elle a incarné l’évidence. Luce a enfoncé le clou, ça allait de soi. Je suis un Papa devant l’éternel sans l’avoir jamais voulu. Born-made-Dad. Et j’aime ça, sang et cendres que j’aime ça !
3…
La Vie, ma vie, est comme la rivière Ekwi que j’ai traversée tant de fois au Canada : tumultueuse, bruyante, tantôt paisible et tantôt colérique, jamais rectiligne ; c’est un chant, c’est un grondement, c’est une trépidation mais aussi une caresse, c’est une richesse, c’est une œuvre d’art et un édifice d’amour protéiforme qui ne cesse de grandir ; vaste, tout de lumière et de puissance, elle me possède et me dépossède de mes convictions, les brasse dans ses remous et me lave de mes croyances limitantes.
3 !
La Vie fait de moi, pour la 3ème fois, le passeur et le guide d’une enfant.
Merci la Vie.
Initialement publié le / Originally posted on 13 octobre 2020 @ 8:04 pm