… entre accros des réseaux sociaux…
Je ne veux pas montrer sur internet, exclusivement, une image polie et brillante de bonheur et de réussite. Y déballer mon intimité (pas mes fesses, j’ai dit intimité… la vraie ! je parle d’âme et de cœur) ne m’intéresse pas plus que cela mais je ne sais pas être autrement que sincère et intègre. La perfection que le “système” nous enjoint à cultiver, ça me désole. L’humanité est magnifique, quand elle le veut bien, dans toutes ses irrégularités et ses travers – alors j’ai envie de dire à la bienséance, à l’exactitude forcée, à la perfection, à la vitrine bien agencée et au papier glacé d’aller gentiment se faire voir. Car cette culture de mythomanes qu’on alimente à coups de mise en scène qui excise le réel pour ne garder que notre projection d’un bonheur aseptisé, comme une équation aux variables connues ou un schéma pré-établi commun à tous, me navre. J’y contribue pourtant, sans doute.
Il y a 4 années j’ai publié cela :
https://www.planeted.eu/ma-nouvelle-vie-a-commence/
Et on a pu me le reprocher car cela gênait aux entournures et cassait une belle image – il n’y a rien de plus attaché à une image parfaite qu’un public imparfait… On m’a critiqué pour le côté indécent que d’aucuns trouvaient à apprendre la nouvelle via le web : c’est amusant, cela… car si ces mêmes personnes bien-pensantes avaient pris de mes nouvelles par le truchement du lien humain, elles n’auraient pas eu besoin d’une publication FB pour tomber des nues.
Dans Partis au petit bonheur [https://tinyurl.com/partisaupetitbonheur], j’ai développé avec mes filles adorées à la fois les répercussions d’une séparation sur la famille et la notion de bonheur indémontable pour qui sait affronter la vie et ses écueils plutôt que les fuir (ce dont on se fait une spécialité dans la tribu, je vous aime Julie PestArt et Flo Art et nos parents merveilleusement imparfaits et si bons). Bonheur indémontable ne veut pas dire immaculé. Ce n’est pas affaire de contrôler la réalité pour que rien de l’extérieur ne vienne gâcher le tableau – cela serait obsessionnel et vain ; c’est une force de l’intérieure qui fait que quoiqu’il arrive la lumière reste mais on accepte les zones d’ombres. Accepter l’ombre et choisir la lumière.
Je suis foncièrement une personne positive et bienheureuse. Et tout en étant cela, je suis aussi un humain qui souffre, parfois. La vie est belle mais ces temps-ci elle comporte des aspects qui me fanent. Alors je m’autoriserai ce pied-de-nez aux conventions tacites des réseaux sociaux avec une photo d’archive tirée d’un moment de profonde et sincère tristesse (pendant le tournage de La Marche Sans Faim https://tinyurl.com/lmsf-lefilm).
Pour dire ceci : être joie et lumière, ce n’est pas monochromatique, c’est arc-en-ciel ; comme pour toute bonne image, le contraste la rend palpable ; comme pour tout paysage, le relief rend intelligible à nos sens sa profondeur et sa vastitude. Et j’emmerde la perfection sociétale érigée en norme à laquelle n’existe aucune dérogation car elle nie la vraie vie. Dans ma vraie vie, je pleure, j’ai mal, je souris, je m’enivre de joies, je suis tout ça à la fois.
Soyez heureux, aimez-vous dans les pleins et les déliés, les creux et les bosses, dans les ombres et sous la lumière.
Initialement publié le / Originally posted on 18 février 2020 @ 12:56 pm
Bien dit !
Merci !
*AMEN*