Comment j’ai appris à chevaucher mon stress
Je suis zèbre (neuro-atypique dirait-on), réalisateur indépendant de films d’aventure parfois engagées, papa trois fois et auto-entrepreneur plus auto-constructeur. Autant te dire que les situations de stress, ce n’est pas que je les attire, je les fabrique. Pour seul exemple, contemplons juste le tournage de mon dernier film “La Marche Sans Faim“…
Ces traversées de rivières sont parmi les expériences les plus stressantes qu’il m’ait été donné de vivre. Un mélange explosif s’opérait en moi : peur pour ma santé, peur pour mon matériel, envie d’en tirer une séquence intéressante pour mon film, crainte de nuire à mon partenaire si quelque chose tournait mal… pour la partie psychologique ! mais physiquement mon corps était tétanisé par l’association de la peur, du froid (l’eau était à quelques degrés, à priori autour de 4 à 6°, et les courants assez forts pour embarquer un adulte) et de l’effort à fournir.
Combien de fois à la suite m’a-t-il fallu prendre une grande respiration, bander les muscles, plonger dans les flots gelés, avec ce cocktail Molotov de pensées en tête et des membres chaque fois plus incontrôlables ? A chaque fin de traversée, pourtant, le stress était mon allié : c’est lui qui me dopait pour rassembler tout mon paquetage éparpillé, me rhabiller avant d’être figé par le froid, remonter en selle et pédaler en sachant que plus je me démenais plus vite la douce sensation de chaleur générée par l’effort allait me calmer et apaiser mon organisme traumatisé. Vivre dans cet état est tout bonnement inconcevable mais dans le pic de ces moments-là, le stress, allié à suffisamment de sang-froid et de maîtrise psychique, est un carburant éblouissant.
Pendant des mois par la suite, cependant, le simple bruit d’une rivière au loin contractait tout mon corps en un réflexe de tension face au danger.
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Depuis mon tour du monde entre 2006 et 2008, mes voyages et mes tournages de films m’ont toujours “plongé” (c’est le cas de le dire au vu de la vidéo plus haut…) dans des situations de stress qui peuvent être des inhibiteurs complets de capacité : du froid au chaud extrêmes, de l’ours blanc à l’ours brun, de l’altitude à la profondeur…
Ce qui s’est passé, tout simplement, c’est qu’au fur et à mesure des expériences, démonstration a été faite que je trouvais toujours, en moi, en mon ou ma partenaire, et en l’humanité d’une façon générale, toutes les ressources nécessaires pour traverser l’épreuve. J’en parle dans un passage de mon film “No Man Iceland” – alors que nous venons de briser la remorque qui transporte notre fille en entrant dans le désert du centre islandais et que Delphine, ma compagne à l’époque, est très décontenancé par notre posture, toute partenaire de choc incroyable qu’elle a toujours été.
J’y parle de “construire de la confiance”. C’est une attitude à la fois benoîte, et très positive, qui me permet de transformer tout incident en prise de confiance. J’ai appris à ne pas trop réfléchir (sic), mais à agir, tout de suite, sans lambiner, pour régler le problème immédiat avec les moyens du bord – une sorte de pari béat, mais a-t-on bien le choix parfois ? – et chaque fois j’en ai conçu plus de confiance en moi, en la vie, en la nature.
Il s’agit un peu de contempler la situation, non pas comme une galère ou pire, une catastrophe, mais plutôt une énigme à résoudre. Je scanne les lieux, les objets, les alentours, en furetant dans mes idées à la recherche des solutions à l’équation. Ce simple changement de posture transforme une épreuve en défi, et la nuance est de taille. Je ne suis plus victime, je suis vecteur de solution.
Alternativement, je visualise le stress de pareilles scènes comme une coulée de lave qui m’envahit. Ce n’est pas encore de la colère, ça peut le devenir promptement, mais au départ c’est plus une force sourde et tenace. Et je m’imagine que je la guide, cette force, que je la dirige vers l’objectif de l’instant. Que je suis la pente de volcan qui décide de son cheminement, à cette coulée de lave.
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Cette construction de confiance commence par un pacte envers soi-même : “Je suis responsable de cette situation, j’y ai foncé tête baissée, je l’ai voulue, indirectement, donc je gère.” Car enfin, personne ne m’a obligé ou demandé à aller traverser l’Islande sous la neige ou dans la tempête, ni a escalader puis désescalader des volcans au Nicaragua avec mon fatbike sur le dos comme dans le film “Tuani“. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, et je pars du principe que si j’ai eu les ressources pour me foutre dans le pétrin, j’ai celles pour m’en sortir. Dont acte.
¡TUANI!
Une aventure fruitée à fatbike sur les volcans du Nicaragua…
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¡Tuani! – un bon “film de cru”…
Dans toutes ces situations, apprendre à être une “forme améliorée de Néanderthal”, à canaliser le stress et à en faire une énergie brute, a été une expérience proche de la transcendance. C’était comme surfer sur une vague proche de la furie, s’il faut métaphoriser mon stress ainsi, ou encore prendre les rennes d’un cheval emballé pour en faire un moyen, un outil, un vecteur. “Sans maîtrise, la puissance n’est rien.”, professait un célèbre fabricant de pneus. Le stress sans maîtrise est dévastateur mais canalisé et dirigé c’est une puissance formidable.
Il faut cependant veiller à ce qu’il ne puisse nous nuire. Que se passe-t-il sinon ? Il nous savoir le désamorçer, comme on va l’étudier page suivante.
Initialement publié le / Originally posted on 28 avril 2021 @ 2:20 pm
moi sa fille qui lui reproche d’être stresser veut comme même dire que c’est le meilleur papa du monde car il reconnais ses erreurs et il en parle, mais je voudrais lui aussi dire que même s’il y a des défaut son amour pour ses fille et sa famille est parfait .
JE T’AIME
lirio
Ah ah j’en étais sûr tu es géniale ma Lili c’est adorable !
(même avec les fautes 😉 …)
Quelle chance d’avoir une enfant pareille 😉
Salut, je te propose de voir le stress comme une réaction physiologique pure et non pas comme une réaction intellectuelle, auquel cas la verbalisation, justification, analyse servent à rendre l’instant vivable, mais en aucun cas ne permettent d’en finir avec le stress. Mes observations me montrent que le voir comme un processus physiologique qui se manifeste sensoriellement, et laisser le processus aller à son terme permet de se défaire des sources de stress.
Unotzèbre.
Salut, oui je te rejoins là-dessus, le stress est un mécanisme de réaction du corps, que nous pouvons accueillir/gérer à un niveau intellectuel mais qui doit se dérouler dans tous les cas à niveau physiologique. J’approuve et apprécie ta définition et ta description 🙂