La vie est un long fleuve rugissant
Pour un zébré comme moi – et encore une fois, il existe une foultitude de nuances dans la zébritude, et je ne suis finalement qu’un banal exemple, parmi d’autres, de neuroatypique un peu illuminé – il est rigoureusement impossible (dans le sens, au-delà de mes moyens) de mener une existence rectiligne, apaisée, linéaire – alors même que je suis maniaque de l’ordre et du rangement…
Assailli de façon continuelle par des envies, des aspirations intenses, des doutes abyssaux aussi parfois, j’ai bien malgré moi un appétit d’expérience insatiable et protéiforme. J’imagine que ma filmographie en témoigne…
Plus de 16 films fabriqués seul en moins de 10 ans, jusqu’à deux projets par an tout en co-fondant un habitat groupé, en fondant une famille, en publiant trois livres… Hey oui ! l’année de la naissance de ma première fille, je sortais trois films et publiais un livre ; à l’arrivée de la seconde, nous emménagions dans un habitat groupé co-fondé et co-géré et je réalisais deux films ; et récemment nous est arrivée la troisième pépite, entre un an et demi de chantier d’autoconstruction, la publication d’un roman eBook et une tiny house.
Comme pour les livres, je n’y vois aucune prouesse, juste un étourdissement au quotidien, car je le vis ainsi : je m’étourdis de la richesse de la vie.
L’intégral Planète.D est disponible en streaming ou téléchargement *ici* ou sur clé USB ci-dessous
95.50€
soit moins de 7€ par film
72 en stock |
La norme, la convenance, et la bienséance me sont inintelligibles : je suis incapable de “faire comme ça parce que c’est comme ça qu’on fait” – aucun de mes films ne rentre dans une case académique, par exemple. Cela ne fait pas sens pour moi, ors j’ai besoin de tout comprendre, tout justifier, et je ne sais pas accorder la moindre valeur à un acte, un objet ou une parole qui ne fait pas sens – à mes yeux (quelle outrecuidance !). L’absence de sens me paralyse – une remarque méchante gratuite me sidère, une action qui n’est pas optimisée ne m’inspire aucune motivation – et d’une façon générale la façon dont tourne notre petit monde humain m’est d’une navrante incompréhension – nous y reviendront plus tard.
Lorsque j’ai commencé à affirmer ma singularité, loin encore d’y accoler une étiquette ou une terminologie quelle qu’elle soit, encore moins de m’expliquer pourquoi j’étais moi, j’ai tourné le dos au déguisement d’ingénieur en informatique que j’avais sagement endossé pour quelques années (souvenez-vous, le zèbre essaye de toutes ses forces de rentrer dans le rang… le pire est que j’étais un mauvais informaticien – évidemment, ça ne faisait pas sens et donc ne me motivait guère !) et je suis parti vivre ma vie : tour du monde à vélo, reconversion professionnelle auto-inventée, bouleversements de mes modes de consommation… ce que je n’exprimais jusque là que par frémissement, par petites touches de pointillisme ou d’impressionnisme sur le canevas de mon parcours, tout cela est devenu en quelques années une vaste fresque franche et assumée – avec pour titre “je n’en fais qu’à ma tête et ça me va comme ça !”.
Oh ! Libération… Oh ! Joie… Envoyer paître, enfin ! les conventions et les attentes, faire mon coming-out, être, sang et cendres, Être ! L’Insoutenable Légèreté de l’Être !
Bref. Je découvrais enfin qui j’étais.
Tout cela en benoîte ignorance de ce que j’étais.
J’ai attendu mes 35 ans pour être touché par l’illumination. Un livre est venu à moi, par les hasards qui n’en sont sans doute pas : je le citais en ouverture de ce témoignage, “Je pense trop” de Christel Petitcollin. Ce livre, je l’ai ouvert, je l’ai lu, une déferlante d’émotions et de souvenirs m’a fait défaillir et laissé choir, exsangue et à bout de souffle, sur les rivages d’un nouveau monde. Ce n’est pas ma soif intellectuelle qui se trouvait étanchée, non. Ce livre était écrit pour moi. Sur moi. Ce livre me racontait. J’avais trouvé en voyageant qui j’étais, et je lisais là enfin ce que j’étais : un zèbre.
Ironie savoureuse, après des années passées à fuir les étiquettes et braver les interdits comme les cases, farouchement allergique au tronc commun et à la stigmatisation, je buvais la sanction enfin tombée comme un divin nectar de reconnaissance : “Ce que je suis a désormais un nom, c’est qualifiable, explicable”, pensais-je. Reconnu, diable ! quelle exquise vérité. Et cerise sur le gâteau : je n’étais plus seul. Les infinis d’une tribu zébrée s’offrait à moi. Des alter-egos bizarres à qui m’ouvrir et de qui recevoir les confidences sur une existence spéciale ! Merci la vie.
Cette reconnaissance m’a aussi aidé à prendre confiance en moi et à valoriser un savoir-faire autodidacte accumulés depuis des années mais que je n’osais guère mettre en lumière par crainte de ne pas être légitime. C’est à ce moment que j’ai débuté la rédaction de mon Manuel du réalisateur a³, lequel renferme tout ce que je sais de la réalisation de films et vidéos d’aventure/documentaire.
Manuel du réalisateur a³, tome 1 : 19€
TOME 1 : AVANT LE DÉPART Mes notions de pré-écriture, de rédaction de documents type, les questions qui se posent à moi, bien anticiper mon envie et mes besoins, réunir mon matériel, préparer le tournage...
80 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
TOME 1 : AVANT LE DÉPART Mes notions de pré-écriture, de rédaction de documents type, les questions qui se posent à moi, bien anticiper mon envie et mes besoins, réunir mon matériel, préparer le tournage...
80 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
TOME 1 : AVANT LE DÉPART Mes notions de pré-écriture, de rédaction de documents type, les questions qui se posent à moi, bien anticiper mon envie et mes besoins, réunir mon matériel, préparer le tournage...
80 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
Manuel du réalisateur a³, tome 2 : 19€
TOME 2 : SUR LE TERRAIN Filmer sur le terrain en toutes circonstances, gérer le relationnel et les rencontres, s'occuper du matériel, rebondir en cas de pépin, se mettre en scène, transcender la routine...
72 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
TOME 2 : SUR LE TERRAIN Filmer sur le terrain en toutes circonstances, gérer le relationnel et les rencontres, s'occuper du matériel, rebondir en cas de pépin, se mettre en scène, transcender la routine...
72 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
TOME 2 : SUR LE TERRAIN Filmer sur le terrain en toutes circonstances, gérer le relationnel et les rencontres, s'occuper du matériel, rebondir en cas de pépin, se mettre en scène, transcender la routine...
72 pages illustrées, schémas, photos légendées, astuces, récits...
Initialement publié le / Originally posted on 28 avril 2021 @ 3:41 pm
Merci Damien, j’ai adoré ton article ! Je trouve vraiment génial ton approche descriptive, sans filtre, drôle. Mais du coup, je me pose plusieurs questions. Je me suis en partie reconnue dans la description (et quelque part, ça fait du bien), sauf que je me sens à l’opposé de toi dans ce que j’en fais. C’est-à-dire :
– Je médite pour mieux contrôler ces pensées qui partent dans tous les sens
– Je m’oblige à faire une chose à la fois, même si c’est dur (ref. Exemple atelier, je suis exactement pareil !) Mais je vais me “forcer” à traiter les choses dans l’ordre, même si c’est difficile.
– Je cherche à rentrer dans le moule, à rentrer dans les codes.
Du coup, quelle est la bonne solution ? Je dirai, celle qui ne nous fait pas souffrir 🙂
Et là, je suis arrivée à un point où je ne supporte plus ces moules, ces carcans… Alors il faut oser être soi, et ça passe par retrouver qui on est. Pas facile !
J’ai également une question : as-tu connu un moment”dépressif” dans ta vie, ou justement tous ces effets t’on submergés d’un point de vue négatif (injustice, problèmes de société, incompréhension de notre mode de vie en société qui paraît une aberration, perte de sens totale au travail…).
En tout cas merci pour ton partage.
Salut ! Merci pour ton retour 🙂
Je te rejoins, la bonne solution est celle qui te fait du bien. Moi, je ne retire aucun bien à contraindre ma nature, donc je la laisse s’exprimer, plutôt en veillant à me procurer le repos et le ressourcement nécessaire – à ce titre, courir une heure dans la nature me fait autant de bien qu’une sieste ! Alors ce n’est que mon avis mais autant j’approuve la méditation (je médite – enfin c’est de l’état de conscience modifié – en courant longtemps car je ne tiens pas assez en place pour méditer assis sur un coussin) autant je me demande si te forcer à rentrer dans le moule te soit bénéfique… Quand j’ai accepté de ne plus le faire, je me suis révélé à moi-même et j’ai vraiment commencé à m’éclater dans la vie 🙂
Je n’ai jamais connu de moment dépressif, je suis un éternel joyeux/content mais comme je le dis dans l’article, j’ai précisément conscience que le gouffre est toujours là tout près et je surveille ça ; par exemple en remplissant mon existence de pépites, d’expériences, de rencontres qui me mettent le coeur en joie et compensent largement ! Pour ne pas me sentir submergé je me recentre sur moi, j’assume d’être égoïste, de me donner la priorité, pour mieux et autant que faire se peut rayonner autour de moi 🙂
Belle vie Amandine !
Coucou
Bien dit …. c’est à peu de choses près exactement ça. Je me retrouve dans presque tout mais en ne le vivant pas si facilement que toi. Syndrome de l’imposteur … les mots douance et haut potentiel
me mettent mal à l’aise. Du coup, j’essaie de rentrer dans un moule qui ne me convient pas, et quand j’en sors, ça ne convient pas aux autres. Pfff … ça reste compliqué. J’ai découvert cette “bizarrerie” en cherchant sur le net pourquoi mes 5 sens m’en faisaient baver et bim ! J’ai pris une claque (comme toi quand tu as lu ce livre). Bref on va s’en accommoder hein ….
Merci pour ce partage .
Avec joie Marie, et puis que te dire : fais-toi confiance et respecte ta nature ! Elle revient au galop quand on la chasse, tu te souviens ? ça vaut pour les chevaux et les zèbres j’imagine 😉 Bon courage et bonne rencontre avec toi – comme dirait quelqu’un, “AiMe toi et le ciel t’aidera” ah ah. 🙂
Merci…
Correctif : je sors d’un tunnel de Covid19 qui m’a non seulement fait souffrir physiquement mais également fait plonger dans une phase dépressive, brève mais intense – plusieurs jours de pensées noires, de déprime complète. Première et unique fois de ma vie que je vois les choses avec autant de détresse et amertume. Intriguant. La maladie est partie, et je suis “moi” de nouveau.
Bonjour Damien.
Merci de ce joli site.
Je prendrai plus de temps pour découvrir ces expériences, outils… cela fait du bien!
Merci merci merci!!!
Danièle
Coucou Danièle, merci pour ce gentil mot. Faire du bien c’est ma vocation, à travers des films, des écrits, des publications, des images/photos – tout ce que je peux et sais bien faire. Alors ton retour fait mouche !Bon voyage sur la Planète.D et surtout fends toi d’autres retours j’en suis très friand 🙂 Belle journée.