Nuits avec mon esprit
J’ai passé une nuit sur le livre de Christel Petitcollin. Lu, relu, et encore quelques passages de çi de là. La luminosité de la découverte justifiait bien la blancheur de cette nuit là. De toutes façons, un zèbre ne dort jamais vraiment.
Le cerveau hyper-actif qui ne ménage guère de repos à son propriétaire, dont parle Raphaëlle Giordano, ce n’est pas un vain mot. Je me couche souvent exténué par les journées multiples que je m’administre – j’y reviendrai au paragraphe suivant – mais c’est un instant où, sans le secours d’un bon roman qui me change les idées et donne le coup de grâce à mon cerveau super actif, tournoient dans mon esprit l’analyse de tout ce que j’ai fait depuis l’aube et de tout ce que je désire faire le lendemain, assaisonné de la “trépignance” (c’est le mélange entre trépigner et être dans l’impatience ; oui je sais, je prends des libertés avec la sémantique, mais les zèbres ont parfois besoin de créer leur vocable propre pour être au plus près de leurs sensations) la trépignance donc qui m’étreint à la perspective de la suite. Et je me comprends. Sans compter qu’au moindre stimulus, un zèbre se réveille, l’esprit parfaitement opérationnel et avec dans les tripes l’envie d’en découdre immédiatement avec les multiples projets du moment. Tout ceci étant en parfaite contradiction avec les rythmes circadiens naturels qui nous habitent…
Non seulement le soleil est essentiel à la vie sur Terre, mais il contrôle également le rythme auquel se déroule cette vie. Tous les êtres vivants, qu’il s’agisse de bactéries, de végétaux ou d’animaux, ont évolué de façon à coordonner leurs activités avec le cycle jour-nuit associé à la rotation de la Terre. Ces « rythmes circadiens » (du latin circa, autour et diem, jour) permettent de synchroniser les fonctions physiologiques avec un moment précis de la journée : la floraison des plantes, la migration des oiseaux et des papillons, ou encore certaines fonctions physiologiques comme la sécrétion de diverses hormones sont tous des exemples de phénomènes qui dépendent de rythmes circadiens propres à chaque espèce vivante. Cette horloge biologique qui existe à l’intérieur de chaque cellule représente donc un mécanisme fondamental de la vie sur Terre, précieusement conservé pendant les milliards d’années de son évolution.
(…)
Chez les humains, un des effets les mieux documentés de la perturbation du cycle jour-nuit est son impact sur la glycémie. Pendant la nuit, lorsqu’aucun aliment n’est consommé, le foie fabrique du glucose et le sécrète dans la circulation, tandis que durant la journée, ce système est réduit au silence en raison des quantités suffisantes de sucre provenant de la nourriture. Grâce à un système sophistiqué de gènes régulateurs qui s’expriment selon une chorégraphie très élégante, l’horloge biologique permet donc au corps de contrôler de façon tout à fait autonome le taux de sucre sanguin. Par contre, lorsque le cycle éveil-sommeil est perturbé, ce système devient inefficace et les fluctuations de la glycémie qui en résultent peuvent avec le temps affecter la production d’insuline et mener au diabète de type 2.
Ainsi m’est-il fréquent, je l’ai dit, de me lever d’un bon avant 4 heures du matin et de m’absorber totalement dans l’une ou l’autre de mes réalisations en cours – écriture, montage, lecture, sport, cuisine, peu me chaud. Ce n’est pas de l’insomnie, c’est de l’intensité ! Pour préparer le tournage de “Univertical“, j’ai également procédé de la sorte : à 4h du matin tous les jours pendant un mois et demi, j’allais courir deux ou trois heures, puis je (re)devenais Papa à la maison, femme de ménage, cuisinier et intendant tout en vaquant sur Internet à diverses occupations professionnelles. Parfois je regrette un peu l’excitation de ces périodes, mais j’ai conscience que c’est de l’hyper-activité et qu’elle n’est pas tenable indéfiniment…
"PNEUS HIVER OBLIGATOIRES" & "UNIVERTICAL" DVD - France, terre d'aventures, tome 2 - 15 € |
Contenu du DVD / DVD's content
PNEUS HIVER OBLIGATOIRES / WINTER TYRES MANDATORY
Traversée hivernale du Vercors à Fat-Bike / Across the Vercors range in winter on a fatbike
Durée 60 min, format HD / Duration 60 min, HD format
UNIVERTICAL
Exploration du massif des Dents Blanches en M.U.L. / Across the White Teeth range in Ultra-Light-Trail
Durée 60 min, format HD / Duration 60 min, HD format
Initialement publié le / Originally posted on 28 avril 2021 @ 3:41 pm
Merci Damien, j’ai adoré ton article ! Je trouve vraiment génial ton approche descriptive, sans filtre, drôle. Mais du coup, je me pose plusieurs questions. Je me suis en partie reconnue dans la description (et quelque part, ça fait du bien), sauf que je me sens à l’opposé de toi dans ce que j’en fais. C’est-à-dire :
– Je médite pour mieux contrôler ces pensées qui partent dans tous les sens
– Je m’oblige à faire une chose à la fois, même si c’est dur (ref. Exemple atelier, je suis exactement pareil !) Mais je vais me “forcer” à traiter les choses dans l’ordre, même si c’est difficile.
– Je cherche à rentrer dans le moule, à rentrer dans les codes.
Du coup, quelle est la bonne solution ? Je dirai, celle qui ne nous fait pas souffrir 🙂
Et là, je suis arrivée à un point où je ne supporte plus ces moules, ces carcans… Alors il faut oser être soi, et ça passe par retrouver qui on est. Pas facile !
J’ai également une question : as-tu connu un moment”dépressif” dans ta vie, ou justement tous ces effets t’on submergés d’un point de vue négatif (injustice, problèmes de société, incompréhension de notre mode de vie en société qui paraît une aberration, perte de sens totale au travail…).
En tout cas merci pour ton partage.
Salut ! Merci pour ton retour 🙂
Je te rejoins, la bonne solution est celle qui te fait du bien. Moi, je ne retire aucun bien à contraindre ma nature, donc je la laisse s’exprimer, plutôt en veillant à me procurer le repos et le ressourcement nécessaire – à ce titre, courir une heure dans la nature me fait autant de bien qu’une sieste ! Alors ce n’est que mon avis mais autant j’approuve la méditation (je médite – enfin c’est de l’état de conscience modifié – en courant longtemps car je ne tiens pas assez en place pour méditer assis sur un coussin) autant je me demande si te forcer à rentrer dans le moule te soit bénéfique… Quand j’ai accepté de ne plus le faire, je me suis révélé à moi-même et j’ai vraiment commencé à m’éclater dans la vie 🙂
Je n’ai jamais connu de moment dépressif, je suis un éternel joyeux/content mais comme je le dis dans l’article, j’ai précisément conscience que le gouffre est toujours là tout près et je surveille ça ; par exemple en remplissant mon existence de pépites, d’expériences, de rencontres qui me mettent le coeur en joie et compensent largement ! Pour ne pas me sentir submergé je me recentre sur moi, j’assume d’être égoïste, de me donner la priorité, pour mieux et autant que faire se peut rayonner autour de moi 🙂
Belle vie Amandine !
Coucou
Bien dit …. c’est à peu de choses près exactement ça. Je me retrouve dans presque tout mais en ne le vivant pas si facilement que toi. Syndrome de l’imposteur … les mots douance et haut potentiel
me mettent mal à l’aise. Du coup, j’essaie de rentrer dans un moule qui ne me convient pas, et quand j’en sors, ça ne convient pas aux autres. Pfff … ça reste compliqué. J’ai découvert cette “bizarrerie” en cherchant sur le net pourquoi mes 5 sens m’en faisaient baver et bim ! J’ai pris une claque (comme toi quand tu as lu ce livre). Bref on va s’en accommoder hein ….
Merci pour ce partage .
Avec joie Marie, et puis que te dire : fais-toi confiance et respecte ta nature ! Elle revient au galop quand on la chasse, tu te souviens ? ça vaut pour les chevaux et les zèbres j’imagine 😉 Bon courage et bonne rencontre avec toi – comme dirait quelqu’un, “AiMe toi et le ciel t’aidera” ah ah. 🙂
Merci…
Correctif : je sors d’un tunnel de Covid19 qui m’a non seulement fait souffrir physiquement mais également fait plonger dans une phase dépressive, brève mais intense – plusieurs jours de pensées noires, de déprime complète. Première et unique fois de ma vie que je vois les choses avec autant de détresse et amertume. Intriguant. La maladie est partie, et je suis “moi” de nouveau.
Bonjour Damien.
Merci de ce joli site.
Je prendrai plus de temps pour découvrir ces expériences, outils… cela fait du bien!
Merci merci merci!!!
Danièle
Coucou Danièle, merci pour ce gentil mot. Faire du bien c’est ma vocation, à travers des films, des écrits, des publications, des images/photos – tout ce que je peux et sais bien faire. Alors ton retour fait mouche !Bon voyage sur la Planète.D et surtout fends toi d’autres retours j’en suis très friand 🙂 Belle journée.